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Pac-Mania
Namco - 1988
La manie des bundles par AyunO

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Il y a quelques années, lorsque je découvris le petit monde du retrogaming sur Internet, quelle ne fut pas ma déception de découvrir ce qu’était Pac-Man pour la majorité des gens : quatre petits barbapapas voulant se taper le plus vite possible un camembert entamé, qui pour pallier à cette grande demande, se gave de viagra en continu dans un minuscule espace de jeu, digne des cabines hollandaises du quartier rouge. Et oui, car pour moi, Pac-Man à des yeux, peut faire des bonds et évolue dans de grands labyrinthes avec bien plus que quatre malheureux fantômes à ses basques.



Vous allez me dire « haha, et tout ça sur Amstrad ? Ça va encore être du propre ». Et vous n’aurez pas totalement tort. Surtout après que j’ai prononcé le mot tabou sur cette machine : 3D isométrique.



A partir de là, deux possibilités. Soit vous prenez peur, soit vous riez aux éclats. Mais annonçons la couleur tout de suite : les développeurs ont fait du très bon boulot. Presque dix ans après la sortie du premier Pac-Man sur arcade, ces derniers se sont crachés dans les mains pour nous pondre un épisode qui revisite le jeu original, sans tomber dans la copie bas de gamme.



Le principe est toujours le même, il faut vider le plus vite possible un plateau de ses boules, et cela sans l’aide de Paris Hilton. Chaque boule (ou pac-gomme) ingurgitée rapporte des points. Pour augmenter son score on peut également ingurgiter des objets spéciaux qui apparaissent épisodiquement, comme des fruits ou encore des tasses dans la plus pure tradition oldies.



Il y a en tout quatre mondes, offrant chacun un level design particulier. Level design… Comme disais Coluche : « rien que le nom m’amuse », qui plus est sur ce bon vieux CPC. Mais ce dernier se défend bien. Enfin il fait comme il peut…



En effet il fait comme il peut, car le jeu se déroule en 3D isométrique comme il a été déjà dit plus haut. Ajoutez à cela des niveaux riches en détails, allant de simples cubes jusqu’à des sortes de minis montagnes, et il n’en fallait pas plus pour que la bonne vieille rustine qui consiste à ne pas afficher le jeu en plein écran devienne une nécessité.



Et pourtant, malgré cet écran de jeu qui peine à occuper les 2/3 de l’écran, on sent très bien que les limites de la machine sont atteintes. La fluidité est tout juste présente, mais on reste toujours sur nos gardes, on craint le drame, comme sur une bonne vieille voiture essence, où l’on doit jouer avec le starter pour ne pas que le moteur ne nous lâche. Pour ceux ne connaissant pas cette joie, elle peut être comparable à une fin de soirée bien arrosée, où vous devez tenir la gamelle à un de vos potes, car vous sentez que lui aussi peut tout vous lâcher… A tout moment. Et bien ici c’est pareil, un framerate de plus et l’Amstrad vous claquerait entre les doigts.



Cependant les programmeurs ont été sadiques, ou stupides, à vous de voir (oui tu as le droit d’avoir un avis internaute, c’est cela le web 2.0 !). Car non content de pousser l’Amstrad à bout, ils vont carrément le faire flancher en proposant, sous forme de pac-gomme (je repense à Coluche et ris de bon coeur) un bonus de rapidité. Et là on peut dire champions, car durant la courte période de rapidité de notre camembert favori, l’effet diaporama est nettement visible…



Mais cela ne suffit pas à nuire au fun qui se dégage de ce soft. En effet on passe les premiers niveaux allègrement, à la cool, entre deux tartines de Nutella. Mais au fur et à mesure que l’on avance, un vrai challenge apparaît et nous sort de notre torpeur chocolatée.



Car si au départ les fantômes sont un peu cons et ont l’air de découvrir en même temps que vous le niveau, la suite est toute autre. Ainsi après avoir fait le malin en pouvant faire des bonds et donc sauter par-dessus vos amis ectoplasmes pour éviter une confrontation fatale, ces derniers peuvent faire de même à partir du troisième monde. Jusque là on se dit « ouais suffit d’éviter ceux qui sautent ». Mais l’affaire se complique encore un peu plus lorsque même les fantômes qui ne bondissent pas commencent à réfléchir…
Par exemple, en temps normal vous croisez un fantôme, vous lui sautez par-dessus et lui continue son chemin. Maintenant il vous suit du regard et peut se retourner pour orienter sa route en fonction du sens où vous tombez. C’est là que l’on commence à prendre son pied, en devant élaborer des tactiques à deux sous, du genre « une fois en l’air, on alterne l’appui du bas et du haut pour pouvoir tromper l’ennemi au maximum avant de retomber ».
Ajoutez à cela une période de petite mort des fantômes de plus en plus courte (période où vous pouvez les gober suite à l’action d’un pac-gomme spécial), et vous commencez sérieusement à remplacer votre tartine de Nutella par votre bite et votre couteau. Car après plusieurs vies de perdues vous vous direz irrémédiablement : « non mais c’est pas un Pac-Man de plus de vingt piges qui va me traumatiser, wow eh ! ».



Le niveau de difficulté est donc lui bien dosé et très progressif. Avec quatre vies au compteur et deux crédits, vous n’aurez aucune difficulté à parcourir la totalité des labyrinthes. Mais dès que vous voudrez péter un score, là il va falloir sérieusement scotcher ses doigts sur son pad et anticiper le plus possible l’arrivée de vos adversaires, quitte à vous saigner un œil (le oldies a le sens du sacrifice utile).



Dans cette quête vous serez aidé par des musiques bien pensées. Elles ne sont pas trop répétitives et correspondent bien à l’esprit Pac-Man : entraînantes, joyeuses, tout en conservant un petit goût pâteux, à l’image du héros.



Au final il en ressort un jeu qui gagne à être connu, et que toute personne de bon goût doit au moins avoir touché une fois, ne serait-ce que pour dire « j’y étais ». Néanmoins le système de jeu étant assez rébarbatif (ça reste un Pac-Man), la lassitude n’est jamais loin. De mon côté ce fut comme de retrouver une ex. Vous êtes heureux au début mais vous en avez vite (re)fait le tour.
Le point de vue de César Ramos :
Relativement rare neuf, comme d'habitude avec l'Amstrad.