Le site qui a perdu Charlie.
Ottifants (The)
SEGA - 1993
Déjà à l'école, on m'appelait l'homme-tapir... par Ghost

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Bon sang! En voilà un bon jeu! Injustement méconnu, "The Ottifants" est une petite perle développée par SEGA, l'un de ces rares jeux aboutis qui ne sont pas que de pauvres refontes de version MegaDrive et Master System. Mais encore...



Le scénario donne le ton et montre bien que le jeu est vraiment destiné à un public jeune: vous êtes Bruno, un bébé Ottifant (ne me demandez pas ce que c'est. A première vue, on dirait un croisement entre un éléphant, un tapir et Plastic Bertrand...), qui part à la recherche de son père, le croyant kidnappé car n'étant toujours pas revenu du bureau. Dans son périple, le jeune Bruno devra traverser des endroits hostiles tel que la jungle, le bureau, la maison, le chantier, la cave etc...



Dès le début, on sent que le jeu va être sympa. Déjà, petit plus non-négligeable, le choix de la langue parmi 5. Ensuite, la difficulté (Apprentis, Facile, Normal, Difficile) rajoute de l'intérêt à un jeu qui aurait pû sembler trop simple et vite lassant. Les options sont bien présentes, comme le choix du nombre de vies, un sound test, une attribution des touches... Enfin, un système de mots de passe permet de ne pas se retaper tout le jeu à chaque fois (même si celui-ci n'est pas très dur, c'est plus sympa). A noter: le mode "Apprentis" qui vous permet de vous familiariser avec l'ambiance des trois premier niveaux.



Graphiquement, "The Ottifants" est super-joli. Les sprites sont fins et colorés et le jeu reste vachement lisible, même sur l'écran de qualité douteuse de la console. De plus, chose suffisamment rare dans un jeu sur console portable, Bruno se révèle vachement expressif: il sourit, écarquille les yeux, les plisse lorsqu'il aspire fort quelque chose avec sa trompe etc... C'est vraiment sympa et donne une "humanité" extraordinaire à ce petit personnage, qui se révèle alors beaucoup plus "réel" qu'un Sonic ultra formaté. En bref, un coup de maître en matière d'identification au perso, qui aurait dû séduire les plus jeunes.



L'animation est sans faille et Bruno réagis au doigt et à l'œil avec une aisance et une souplesse étonnante. Les mouvements sont bien décomposés et l'ensemble est extrêmement fluide. Seul petit point négatif, mais de tout façon inhérent à la majorité des jeux sur Game Gear, cette fâcheuse impression que l'écran n'arrive pas à suivre cette fluidité dans le sauts, c'est-à-dire que le cadrage de la scène est saccadé de manière assez nerveuse, comme s'il n'était pas centré sur le personnage mais plutôt sur ce qui l'entoure. Enfin bon, rien de bien méchant non plus...



Par contre, on n'échappe pas à quelques effacement de sprites, surtout au niveau des ennemis, à cause de la barre d'item (en haut de l'écran), ce qui est assez gênant et traître lorsque l'on saute sur un plateforme et que celle-ci est déjà occupée par une bestiole. Aussi, autant jouer la sécurité en déplaçant le cadrage vers le haut (petit plus très pratique qu'on ne retrouve hélas! pas dans tous les jeux de plate-formes).



Les ennemis sont relativement variés et leur patterns sont vraiment basiques et sensiblement identiques: aller/retour, rebond, révolution... Même les boss ne sont pas super dur à anticiper mais ils sont suffisamment bien étudiés pour nécessiter un timing bien précis et une tactique spécifique. Aussi, prenez votre temps pour bien observer le comportement du bestiau et de ses attaques.




Pour sortir vivant de sa longue et dangereuse traversée, Bruno est doté de divers capacités, comme celle de cracher des bonbons sur les ennemis pour se débarrasser d'eux. La trajectoire des projectiles étant "lobées", vous pouvez orienter votre tir légèrement en hauteur de manière à ce que ceux-ci aillent un peu plus loin, ainsi que en avant pour une trajectoire plus rectiligne. Bruno pourra également sauter sur certains ennemis pour les tuer, mais cette capacité ne sert pas beaucoup.



L'autre capacité de Bruno est de pouvoir se servir de sa trompe pour aspirer des objets à distance, comme des blocs dont il se servira comme projectile ou comme marche pour atteindre des endroits plus difficiles d'accès. Il pourra également attirer les plate-formes ou des charriots pour se déplacer. Sa force d'aspiration lui permet d'attirer des objets vachement éloignés, ce qui est vraiment pratique dans certains passages.

Le jeu étant relativement simple, les programmeurs ont ajouté une petite difficulté pour avoir la vrai fin et ainsi inciter le joueur à explorer complètement le jeu: vous devez rassembler toutes les feuilles volantes échappées de l'attaché-case de votre papa. Celles-ci se trouvent généralement à proximité de la fin de chaque sous-étapes de chaque niveau. Mais celles-ci étant justement volantes, il vous faudra suffisamment d'adresse pour les attraper avant qu'elles ne disparaissent de l'écran, et un bon sens de l'observation pour les repérer (une feuille vue de profil sur un écran de Game Gear, c'est discret, croyez-moi).



Musicalement, pas de problème non plus, à part que le thème est toujours le même dans tous les niveaux. Mais, au moins, celui-ci a le mérite d'être bien composé et vraiment agréable à écouter, à tel point qu'on le croirait sorti d'un générique de dessin animé. Les bruitages sont variés (avec tout ce que ça compte de relatif) et rythment le jeu de manière vraiment plaisante, sans laisser la place aux temps-morts.

Durant son parcours, Bruno ramassera des friandises. Il en a besoin d'un certain nombre pour finir le niveau et obtient un bonus s'il réussi à toutes les attraper. Il trouvera aussi des sucettes de couleurs différentes qui lui donneront des aptitudes spéciales et provisoires selon la combinaison de couleurs, comme sauter plus haut, bloquer le temps (et donc les ennemis), devenir invincible ou encore se transformer en SuperFant (le trip ultime!).



Pour conclure, on peut dire que "The Ottifants" est un jeu extrêmement complet et réellement abouti, qui séduira n'importe qui, les jeunes comme les vieux, tant il est agréable à jouer. La difficulté est savamment dosée pour vous procurer de longues heures de jeu, et la durée de vie est impressionnante. Une valeur sûre qui vous fera triper, vous replongeant en enfance avec un petit sourire aux lèvres.
Le point de vue de César Ramos :
Malheureusement peu commun, le monde est laid parfois...