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Terminator 2 - Judgment Day
B.I.T.S. - 1991
C'est ta mère que je vais terminer par Clence_tum

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Quelque part sur une route de montagne enneigée, un mois de février à la fin des années 90, un car redescend d’une station quelconque. A l’intérieur, une quarantaine d’adolescent(e)s en rut, en train d’échanger vigoureusement leurs microbes, s’accompagnant de moult bruits de succions. Si vous êtes déjà passé par l’UCPA, vous savez de quoi je parle. Maintenant, imaginez-moi au milieu de tous mes semblables, goûtant doucement à la vacuité de l’existence en ce bas monde. Voila, vous y êtes. Je suis en train d’envisager la possibilité de me fondre dans le tissu marron piqué orange de mon siège lorsque un moniteur, visiblement atteint du même mal que moi (Un Coup Par An ça marche aussi pour les monos) décide de brancher la télé embarquée et de passer une cassette (j’aime bien cette expression, « passer une cassette », ça vous a tout de suite un petit parfum suranné).



J’ai donc découvert Terminator 2 sur un vieil écran baveux, qui projetait ce qui était probablement une mauvaise copie d’une version pirate bulgare non expurgée, avec un son pourri dont les grésillements étaient à moitié camouflés par les bruits de copulation de mes camarades.



Bref. Tout le monde connaît les Terminator. Je vais quand même faire un rapide résumé du scénario, histoire de faire de la pige. Attention ça va aller très vite : après s’être misérablement loupé dans Terminator 1, Skynet décide de remettre ça en envoyant le T-1000 (un surfeur d’argent en pâte à modeler) dans le passé pour faire le cul de John Connor quand celui-ci n’était encore qu’un ignoble puceau boutonneux. En apprenant cela, le John du futur (qui tient à ses fesses), reprogramme un T-800 (Schwarzie) et l’envoie en 1994 pour protéger ses arrières. S’ensuivent un tabassage de bikers en règle (oui, les punks c’était dans les années 80, c’est dépassé), une fusillade au gros pompe, et un peu d’émotion avec un accent autrichien. Je passerais sur les incohérences inhérentes à tout film traitant des voyages dans le temps, on s’en bat les couilles du futur en téflon blindé.



Nous avons donc affaire ici à un jeu à licence, probablement pensé sur la nappe en papier d’un resto italien interlope par un stagiaire du service marketing, la veille de la sortie du film. Et bizarrement, c’est de la merde. Ah bon.



Je pourrais m’arrêter là, car il n’y a vraiment pas grand’chose d’autre à dire sur ce jeu. Malheureusement pour vous, je suis devenu un grand journaliste (depuis le soir où le fantôme de Hunter S. Thompson m’est apparu dans un nuage de fumée alors que je surnageais dans les miasmes de mon vomi avec la tête dans les gogues. Le lendemain, j’arrêtais les mélanges B52/Kalachnikov et je brûlais tous mes bobs) et je ne me permettrais jamais un jugement hâtif sur un jeu, quel que soient ses origines ou ses convictions *souffle chaud et humide du combat sans fin pour la vérité*.



Dont acte. Le jeu débute lorsque John doit récupérer un terminator pour pouvoir le renvoyer dans le passé. On commence par un niveau de plate-forme où l’on dirige le gars Connor à travers un champ de bataille du futur, où il faut bousiller des machins pour ouvrir le bouclier qui protège l’usine de robots, tout en évitant les T-800 qui nous tirent dessus et les drones qui nous lancent des bombes sur le groin. Le futur, c’est la jungle.



Premier problème : on voit rien. Les développeurs ont voulu faire trop détaillé, ce qui se traduit comme souvent sur l’écran de la Gameboy par un truc informe vaguement mouvant, genre brouillard d’un matin d’automne sur la lande du Hampshire. Ce qui est dommage puisque le jeu est plutôt joli au demeurant, avec ses montagnes à l’arrière-plan, ses éclairs qui déchirent le ciel. M’enfin.



Deuxième problème : c’est ardu. Enfin pas tant que ça, mais on a qu’une seule vie. Pour tout le jeu, à part un certain niveau où on aura le droit à trois essais. Oui, en plus d’être incompétents, les développeurs sont de vieilles putes vérolées. Bref. Après un boss pas terrible, on arrive au deuxième niveau, toujours de la plate-forme, cette fois-ci à l’intérieur de l’usine. Ca a l’avantage d’être plus lisible, mais c’est toujours aussi chiant.



Vient ensuite l’étape de la reprogrammation du T-800. Reprogrammation, c’est un mot avec beaucoup de lettres que Word ne connaît même pas, mais ne vous attendez pas non plus à taper dix mille lignes de C++ dans la console, il s’agit juste tripoter des fils afin que le courant passe d’un bout à l’autre. Trois étapes en temps limités, avec trois continues. Ca pourrait être sympa si le curseur qui nous sert à bidouiller les fils ne s’étalait pas sur le tiers de l’écran, nous empêchant de voir quoi que ce soit dans son voisinage. Les trois vies partent donc rapidement, et là pouf on doit tout recommencer. Argh.



On persiste. Le niveau suivant est un shmup horizontal avec Schwarzie sur sa Harley et le T-1000 dans son camion. On tire au gros sel sur le camion tout en évitant le bordel qui jonche le sol. Encore une fois, ça pourrait être bath si seulement le syndrome de la mono-vie ne sévissait pas ici aussi.

Enfin, on retourne à de la plate-forme pour les deux derniers niveaux, à savoir les locaux de Cyberdyne Systems où l’on va récupérer les pièces du premier Terminator et la fonderie où on doit réussir à pousser le T-1000 dans la cuve de métal en fusion, à la force de ses petits poings.



Voila, c’est plié. Le jeu doit bien durer un quart d’heure en comptant les arrêts pipi, heureusement que l’unique vie vous dissuadera probablement de le finir.

Je ne vous ai pas parlé de la bande-son. La musique est particulièrement insipide, mais elle ne nous force pas à couper le volume de la Gameboy, c’est déjà ça. Quant aux bruitages, hé bien… Je dois bien avouer que je suis fan des explosions et autres bruits de combats du premier niveau, vous savez, les « shhhhhhhhrrrrshhhhh » qui servent aussi à faire le public dans les jeux de sport et les voitures dans les jeux de course. Mais sinon, rien de transcendant.



Nous sommes donc en présence de ce qu’on appelle typiquement dans les clubs privés de la banlieue de Saïgon un jeu à licence de merde. Une durée de vie inférieure à celle d’un scout en présence d’un curé et d’une chaloupe, une difficulté immonde… A vrai dire, je me demande pourquoi j’ai écrit ce test. Enfin, au moins Hunter S. Thompson peut reposer en paix et moi je peux recommencer à boire pour oublier.
Le point de vue de César Ramos :
Grosse licence à pas cher.