"Au nord c'était les Gorons" - Pierre Bachelet
Dragonball Z : l'Appel du Destin
Bandai - 1994
Le jeu qui ramone ta cheminée par Kazend

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Défendre un jeu de combat Dragonball Z n’est jamais réellement facile et objectivement, il est légitime de se demander ce qui les sauve, mis à part le casting qui suffisait à contenter le jeune bambin qui dépensait toutes ses économies pour son jeu de Mega Drive annuel.
En fait, si je devais vanter les mérites d’un des jeux Dragonball Z de l’époque à un non initié de l’Oeuvre, je commencerais par quoi, le dynamisme des combats ? L’ambiance ? La replay value ? les graphismes ? Je serais pas dans la merde, tiens : Tout ce que j’aurais à dire, c’est que ce qui sauve ces jeux, c’est presque uniquement la licence dont ils sont tirés. Pour le coup, je vais m’attaquer à un pan (argh) de ma jeunesse répondant au doux nom de L’appel du Destin, La pelle du destin pour les coquinous et the apple of destiny pour ces connards d’impérialistes narquois.



Chez moi, posséder quoique ce soit en rapport avec ce « dessin animé violent où les gars ont des bananes sur la tête » relevait soit du miracle soit du cadeau de noël de la part de Grand-mère à l’insu des parents, en l'occurrence, c’est surtout mon père qui avait consenti à consommer quelques minutes de consommation internet pour me télécharger une nouvelle rom pour mon émulateur Mega Drive après lui avoir expliqué que j’avais déjà terminé les autres jeux.



Pour les chanceux qui ont eu la Super Nintendo (ou « les sales fils de riches », vu qu’on est du côté SEGA), on ne peut s’empêcher de le comparer au premier épisode Butôden sorti un an plus tôt. On a simplement le casting et les musiques qui changent, seulement, sur Mega Drive l’aspect dessiné par un enfant de maternelle laisse place à un style plus cartoon en adéquation avec nos attentes. Celui-ci se compose bien évidemment des protagonistes principaux et d’ennemis rencontrés aux cours des 3 premiers arcs, à savoir Freezer, Cyborg et Cell tout en apportant des personnages inédits à la version Mega Drive comme Krilin, Ginue et Recoom.
Cette bande de joyeux drilles s’affronteront donc sur un total de 9 terrains plutôt variés (N’est-ce pas L’Ultime Menace ?) qui auront la particularité pour un jeu de baston de présenter une surface de combat assez étendue grâce à la technique du split screen séparant l’écran lorsque vos deux personnages s’éloignent suffisamment. Ajoutons à cela la possibilité d’accéder à des parties de belote aérienne par la pression d’une simple touche, on est quand même loin des environnements restreints des jeux de combat traditionnels.



Concernant la maniabilité, on fait plus simple que chez les richards, on a seulement trois boutons, un pour le poing, un pour le pied et un pour changer d’altitude, ou les fameux « combats spatiaux» de la jaquette, j’en suis tout retourné.
Les attaques sortent facilement à condition d’avoir vécu dans les années 90 et d’être capable de sortir un hadôken, manipulation au programme scolaire des classes de CM2 depuis 1991 : La maniabilité étant aisée, on se surprend à plutôt bien enchaîner les différents coups de son personnage. On est même super content quand on place un gros Kaméhaméha des familles et on jouit quand on renvoie celui de cette petite crotte de Freezer qui fera moins son malin à l’avenir. Plus simplement, toi le lecteur un peu simplet, toi le joueur de base qui a acheté la cartouche de Killer instinct parce qu’elle est jolie, toi qui peine à vaincre Spinal car tu es incapable de placer un combo, ce jeu est pour toi.



Histoire d’adapter le maximum d’éléments de la série, sans trop se fouler non plus, une barre d’énergie accompagne celle de votre vitalité, histoire de se battre au corps-à-corps de temps en temps. En effet, lancer une grosse attaque alors que celle-ci ne sera que peu remplie fera de vous un saiyen dont on toucherait la queue (Et cessez de ricaner, au fond), autrement dit un triste guerrier dans un état végéta-tif auquel l’enculé d’en face fera subir les pires affronts physiques et moraux comme “Tout le monde te déteste dans la bande car t’as la poisse et puis tiens, je me suis tapé Chichi après ta mort,”. (Ah mais vos parents vous avaient bien prévenus, hein)



Je préfère ne pas passer trop de temps sur l'enrobage du jeu qui vaut son pesant de cacahuètes en ce qui concerne les textes qui laissent penser que les traducteurs ont plus appris à lire avec l’élève Ducobu qu’avec Ratus. Je préférerais en fait dédier quelques lignes aux musiques qui ont définitivement ancré ce jeu dans mon parcours vidéoludique. Là où, chez Nintendo, on nous servait de chouettes morceaux bien composés mais mous comme un chibre de pape, Bandaï a demandé à Dame Mega Drive de cracher tout ce qu’elle avait de plus violent, de plus adapté à un jeu de grosse baston crasse. Le résultat, vous l’avez en haut de cet article, je vous ai préparé une archive : Des morceaux qui emportent ces affrontements un peu mous, il faut le reconnaître, dans les hautes sphères de la castagne à la vitesse du son et d’un bon pain dans le museau.



Tristement, je ne vois pas que dire de plus. Avec Street Fighter, c’est fastoche il suffit de conclure sur la nécessité d’y avoir joué au moins une fois dans sa vie pour ne pas trop avoir l’air d’un con. Avec les jeux de Dragonball Z, j’ai le sentiment que seuls les amateurs de la saga peuvent éprouver du plaisir à faire revivre l’affrontement Sangoku/Végéta une 140ème fois en s’échangeant des kaméhaméha à qui mieux mieux.
Tout simplement, si vous aimez DBZ et que vous vous êtes éveillés au désir sexuel avec C-18, jouez-y pour voir. Moi, je l’adore.
Les autres, testez-le quand même, mais vous êtes prévenus.


Addendum pour les petits malins :

Vous êtes un homme pressé et vous ne voulez pas perdre de temps en fariboles : le mode turbo (le mode où on se traîne pas la nouille) est fait pour vous. Appuyez sur A+B+C lors du logo SEGA et à vous la griserie de la vitesse. Le ciel d'un bleu azuré avec de mignons petits oiseaux migrants vers le Mozambique dedans se teintera d'un élégant orange vous indiquant le succès de la manipulation.

Le fameux échange de corps de Ginue est réalisable lorsque sa barre d'énergie vitale rouge a diminué de moitié (au moins mi-noir, mi-rouge, quoi ...). Dès lors, il faut remplir sa barre d'énergie baston de moitié (A+B, donc). La manipulation est la suivante : Arrière - Bas - Avant - Arrière - B. Vous pouvez alors disposer du corps de votre prochain, enfin, façon de parler.
Le point de vue de César Ramos :
Assez courant, trouvable à point cher malgré sa licence.