Le site où hier ne meurt jamais.
Track & Field II
Konami - 1989
Harder Better Faster Stronger par Fungus

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Ayons le courage de dire les choses telles quelles sont : le sport c'est de la merde. Un vulgaire succédané de divertissement grotesque destiné à divertir la masse avide de récurage de cerveau à bas prix. Un rideau de fumée pour détourner le peuple d'aspiration plus nobles et les maintenir dans un état d'abrutissement permanent par une pantomime d'hypertrophiés du biceps galopant avec entrain devant un parterre de sourires béats. De la sueur et des cris, de l'arrogance et de la dévotion crasse. Spectacle de cons, tiens. A ce moment précis, vous êtes en train de vérifier l'adresse de cette page internet afin de vérifier si vous n'êtes pas tombés sur un obscure blog crypto-gauchiste en lieu et place de votre [Nes Pas ?] quotidien. Diable non, il n'en est rien.



Seigneur, que d'aigreur dans cette poignée de lignes introductives. Oui chers amis mais c'est une sainte aigreur, une aigreur catharsique presque. Car vous allez être vengés par la poignée de paragraphes qui va suivre. Plus précisément par le jeu dont il est ici question. Oui, je m'adresse à toi, petite boule de gras complexée par les ondulations de ses bourrelets. C'est à toi que je parle, grand maigre aux muscles insignifiants et à la peau d'une pâleur maladive. Tu es aussi concerné par ces propos, adolescent flasque au sens de l'équilibre incertain et à la coordination des mouvements catastrophique. C'est à vous tous qu'est destiné cet article, oui vous tous qui avez été humiliés par ce connard de Giovanni en cours d'EPS durant toute cette année de 4ème D marquée par la honte et l'opprobre. Une année durant à essuyer les remarques mesquines d'un professeur bedonnant et sentant la clope froide tandis que cet enfoiré de Giovanni offrait des rêves humides à la jolie Valérie en obtenant un zéro faute au cruel exercice du cheval d'arçon. Tandis que vous, minable boutonneux, vous dans votre grotesque survêtement d'un mauve douteux, vous vous efforciez de ne pas perdre la face, une dent et deux tendons en vous écrasant comme un bloc de tofu pas frais en dehors du tapis bleu datant de la gloire du disco. Douloureux instants. L'acné donnant l'impression que vous aviez mis la tête dans une ruche n'arrangeant rien, mais c'est un autre sujet.



Le temps est donc à la vengeance à cette triste époque. Certains plastiqueront le scooter de ce bellâtre de merde de Giovanni, d'autres deviendront directeurs de grandes entreprises et déverseront leur amertume sur leurs employés, d'autres encore deviendront présidents de la république. Mais pas vous. Non, entre deux récurages à l'eau précieuse vous preniez entre vos mains l'objet de la revanche : une manette de NES (entre nous, c'est pas comme ça que vous alliez pécho la Valérie mais passons). NES sur laquelle tourne Track & Field II, le jeu qui ferra de vous un athlète de la manette, le Jesse Owens des dix doigts. Ils peuvent faire les fiers-à-bras les surdéveloppés du deltoïde mais qu'ils alignent un sans-faute à l'escrime ou qu'ils ravissent les faveurs du jury au plongeon acrobatique que l'on rigole. Haha.



De quoi parle-t-on en fait ? D'une suite, celle de Track & Field premier du nom. La belle affaire vous direz-vous, il me prend pour un truffon. Pax, jeune ami, souligner la notion de suite n'est pas anodin. Le premier opus, médiocre jeu sportif, avait été réalisé (le mot juste serait plutôt "torché") afin de coller aux Jeux Olympiques de Séoul de 1988 dans un vague esprit mercantile. Dans les faits, on avait plus l'impression de participer aux JO de Varsovie de 1968 si l'on se base sur l'athlète moustachu que l'on dirigeait alors. Probablement insatisfait de cette performance petit bras (ou peut-être plus prosaïquement attiré par l'appât du gain), Konami remet le couvert en 1989 pour les Jeux Olympiques de... heu... disons toujours Séoul, deuxième saison. Sauf qu'à ce stade (olympique, haha le bon mot) on ne rigole plus, on change de braquet et on passe de la division de province à la Ligue des Champions.



Dès l'introduction, on constate que la NES a passé la seconde et s'apprète à nous offrir du bel ouvrage. De l'époque où elle essayait de rouler des mécaniques face à la Colecovision et autres Atari 7200, elle en est désormais à leur caler le museau dans la boue à grands coups de talon. Le travail est propre, beau et calibré. Ils sont loin les petits pioupiou et les couleurs bigarrées faisant la joie des 5 à 8 ans. Désormais, ça ne déconne plus et on entre dans la cour des grands. Les traits sont plus fins, les tons moins chatoyants et le réalisme accru. Konami essaye de coller au mieux à la réalité de la compétition en offrant un jeu le plus fidèle possible aux épreuves sportives. Un gros tas de pixels qui bavent 20 ans plus tard certes, mais l'effort louable est toujours visible.

Quoi de neuf depuis la précédente version ? Premièrement, un changement qui soulagera beaucoup de monde et attristera peut-être une minorité de fans : exit l'athlète unique et moustachu. Le Mario polonais laisse place à toute une délégation de sportif pour chaque nation. Les développeurs sont mêmes allés jusqu'a leur donner un petit nom personnalisé en fonction du pays qu'il représente. En revanche, il y a front commun pour ce qui est de la photo : ainsi Tchang aura le même minoi que Boris et Henriette sera la jumelle de Tsukumi. Après vous être fait la main et le reste du corps dans la section training, il temps de passer aux choses sérieuses. Bombez le torse, cambrez le reste, vous entrez dans l'arène.



Konami entérine ici définitivement ce qui fera sa marque de fabrique et qui deviendra un standard pour tous les jeux à épreuves multiples : l'approche sauvage de la manette, le bourrignage de bouton, le saccage du paddle. Là où un Mario Bros. vous demandait la légèreté d'une plume de héron un matin d'automne dans la baie d'Along, Track & Field II exigera de vous la brutalité du singe bourré le soir dans un bar de Soweto. Oh, il y a bien quelques épreuves qui exigeront de vous un tant soit peu de finesse et de précision. Mais la plupart ont pour corollaire de vous demander de marteler frénétiquement la manette. Et là c'est avant tout paradoxalement une question de technique. Car très rapidement vous vous rendrez compte que tapoter bêtement les boutons risquent in fine de vous user les doigts jusqu'au moignon, sans atteindre l'optimum dans la légendaire barre de puissance (je ne parle pas de votre pénis, attention). La ruse sera votre alliée pour pouvoir atteindre la fréquence d'un quartz sous amphétamines. Chacun son truc : qui l'ongle de l'index savamment orienté, qui un briquet emprunté au grand-frère (oui, à cette époque on ne fumait pas à 13 ans), qui imaginant la tête de Giovanni posée sur une râpe à fromage.



Venons en aux faits : quid des épreuves sportives ? Douze spécialités s'offrent à vous. Les développeurs ont tenté de donner dans la variété, histoire que tout ne se résume pas à traumatiser le bouton B pour faire courir un type en short. Vous passerez donc des épreuves d'athlétisme à des épreuves de tir en passant par du barbotage dans un bassin chloré. Comme sur [Nes Pas?] nous ne sommes pas des demi-burnes, on ne fait pas les choses à moitié. On va donc donner dans l'exhaustif. Assouplissez-vous les mollets, on y va en petite foulée.


Escrime

Ah le noble art. Ah la belle marque des gentleman. Le subtil maniement de la lame fendant l'air comme une libellule. Ceci, c'est l'escrime des films de cape et d'épée et des romans d'époque. Là, il s'agit avant tout de transformer la tronche de celui d'en-face en carpaccio. Pas de précipitation cependant, picorer le museau de votre vis-à-vis peut s'avérer contre-productif. Le jeu vous propose trois coups (haut, milieu, bas, que les puristes à la con me pardonnent le vocabulaire erroné) et une garde. Hop hop hop, à vous de placer les coups au bon moment pour passer à travers la défense de votre adversaire, voire à travers votre adversaire tout court. Les plus impatients auront cependant recours à la botte "de la petite salope" : rester immobile et donner des coups bas à une cadence frénétique. Presque imparable.



Taekwondo

La bonne idée que voilà : remplacer une discipline se résumant à des papouilles entre gens en pyjamas, le judo, par un véritable art martial, avec des coups de pieds et de poings dans la gueule. Un épreuve particulièrement technique puisqu'il vous faudra doser avec parcimonie les griffes de votre dragon, les crocs de votre tigre et les ailes de votre héron cendré. En clair, éviter de taper dans tous les sens comme un vigile sous acide, votre adversaire risquerait de vous retourner la terrible attaque des boules du Cobra, vous terrassant sur le champ.



Tir à l'arc
Probablement la discipline qui vous demandera le plus d'habilité et de minutie. Les premières cibles sont atteignables en sirotant d'une main votre vodka-lichee, réussir un sans faute sur celle placée à 90 mètres sans faire perdre l'usage d'un organe à un spectateur sera d'un autre niveau. A vous de trouver l'alchimie parfaite entre la force, l'angle et l'orientation pour triompher des distances et du vent.



Ball-trap
Attention, épreuve subtile. Les règles ne sont pas à la porté de tout le monde : il s'agit de faire panpan sur le machin qui vole devant vous et de le réduire en petit nuage de particules. D'autres questions ? De bons réflexes et une enfance en Sologne seront vos principaux alliés.




Kayak
Attention, s'il y a une épreuve sur laquelle vous pouvez humilier ce furoncle de Giovanni c'est bien celle-ci. Non seulement vous devrez vous user le pouce (ou tout autre organe, c'est vous qui choisissez) pour faire pagayer votre petit gars aux bras musclés, mais vous aurez également à avoir l'oeil vif pour identifier les portes que vous traversez. Hop, une à l'endroit, hop une en arrière, hop une à contourner, hop en saut périlleux arrière. Ne foncez pas tête baissé, vous risqueriez d'enfiler les pénalités et vous retrouver le bec dans l'eau (froide).



Plongeon
Attention : concept. La loi du chaos régit cette épreuve. Le but est ici de faire le zozo de la manière la plus artistique qui soit sur la distance qui sépare le plongeoir de l'eau. Tourbillonnez, voltigez, cabriolez et espérez que les juges trouveront ça joli. L'universelle règle du juge de compétition se vérifie d'illeurs une fois de plus. Quelque soit votre prestation et sa qualité, l'un d'eux sera systématiquement un enculé, une petite salope qui minorera invariablement sa notation en fonction de celle de ses condisciples.



100m nage libre
Deux bras, deux poumons, deux façons de perdre. Si vous vous contentez d'agiter les bras pour avancer, vous vous rendrez rapidement compte que le corps humain à le caprice de devoir respirer de temps à autre. Double bourrinage de bouton par conséquent.



Cross
De loin l'épreuve la plus bourrine : tapotage, tapotage, tapotage légèrement nuancé d'une pichenette sur l'autre bouton afin de sauter l'obstacle et d"éviter de finir le museau dans la boue. A noter que cette partie ne fait pas honneur à l'ensemble du jeu : assez terne avec des participants dont on ne saurait dire si se sont des femmes avec des seins ignobles ou des hommes aux pectoraux curieusement proportionnés.



Saut à la perche
Vous avez déjà tenté de sauter avec un poisson dans les mains vous ? Non, c'est grotesque et c'est pourquoi la perche qui nous intéresse ici un grand bâton qu'il ne faudra pas planter n'importe où et n'importe comment pour faire de la concurrence à Sergueï Bubka. Galopez de votre pas le plus noble et assuré, plantez l'objet qui n'est pas un poisson dans l'orifice prévu à cet effet (dans le sens sportif du terme, s'entend) et dosez, heu... ce qu'il y a à doser pour ne pas déguster dans la poire la barre horizontale et vous retrouver avec la perche dans l'orifice qui n'est pas prévu à cet effet (dans le sens sportif du terme, s'entend). A chaque passage réussi vous vous verrez proposer d'améliorer votre performance, ad vitam aeternam.



Triple saut
Non, il ne s'agit pas ici du jury d'une émission pour jeunes chanteurs boutonneux mais de l'épreuve parente au saut en longueur, avec un supplément de galipette. J'espère qu'en dépit de votre médiocrité en EPS, vous vous en sortiez mieux en maths (ne serait-ce que pour humilier cette raclure de Giovanni, quoique ce n'était pas avec des équations que vous alliez rallier les faveurs de Valérie), parce qu'il va falloir ici faire montre de vos capacités de calcul et de précision. Outre le bourrinage habituel, il vous faudra faire bondir votre éphèbe avec un angle juste, faute de quoi il ne dépassera même pas l'entrée du bac à sable.



Lancer de marteau
Si vous comptez utiliser votre pouce gauche pendant encore quelques années, biffez cette épreuve de votre liste. Il faudra enchaîner sans relâche les 360 sur la croix pour faire tournicoter votre bonhomme aux bras épais. Avec modération cependant, auquel cas il ne sera qu'un vulgaire ivrogne qui s'écroulera comme une pile de mozzarelle, sans avoir projeté la fameuse boule d'acier. Le bon bouton, au bon moment.



Gymnastique - Barre fixe
Ne riez pas, c'est un sport, sur le plan légal. On retrouve le principe du plongeon mais avec des collants et des chaussures ridicules. Vous devrez enchaîner les cabrioles sur une barre fixe tout en vous acharnant sur le bouton de puissance en priant les dieux du hasard que le jury leur prêtent une quelconque valeur esthétique.



J'ai mentionné 12 épreuves ? Haha, je vous mène par le bout du museau comme je l'entends, naïfs lecteurs. La vérité est qu'il y a 14 épreuves au total. Oui, deux de plus qu'annoncées. Du calme, je ne vous prends pas pour des jambons et je n'ai pas bu. Aux 12 épreuves initiales s'ajoutent donc deux autres, en bonus. Elles composent en fait un petit intermède qui vient se caler après quelques séries d'épreuves, histoire de vous détendre les menottes. Pour être plus précis il s'agit du mode exhibition. Vous savez, cette section parallèle lors d'une olympiade où sont présentées des épreuves candidates à une titularisation éventuelle. Le moins que l'on puisse dire ici c'est que c'est pas gagné. Quoique je suis un peu mauvaise langue. Qui sait, viendra peut-être le jour où les couleurs française seront défendues par des champions de deltaplane. Oui, de deltaplane. On ne rit pas, ce n'est pas très poli. Restons sérieux, peut-être que la nouveauté viendra de... de quoi en fait ? Question de point de vue et de sémantique en fait. D'aucuns verront une simulation de fusillade de rue, d'autres du dégommage de gangsters en carton ou encore un entraînement à la bavure policière. Quoiqu'il en soit, vous vous retrouvez dans une rue à dégommer des ersatz de gangster des années 30 qui surgissent de droite comme de gauche, des égouts, des moteurs de voitures ou à l'horizontale des murs (vachement balèze soit dit en passant). D'autre encore diront plus simplement : "c'est quoi cette connerie ?". En gros, pour vous faire une idée, c'est Duck Hunt chez Dick Tracy, le chien en moins. Point positif : cette épreuve est compatible avec le zapper. Aucun enjeu ici, on est là pour souffler entre deux séries de vraies épreuves -en supposant que l'on puisse considérer le tir aux pigeons comme une épreuve sérieuse. Le rire étant un bon moyen d'évacuer la pression.



Vous en voulez pour votre pognon et allez demander des détails techniques. Fort bien, le client est roi du moment qu'il paye comptant. Graphiquement, la NES s'en sort bien. Alternant le beau et le fait à la bourre, le résultat global est tout à fait honorable. Honorable dans la fourchette haute même. Hormis certaines épreuves à la couleur rare et au pixel étalé à la truelle, on est aisément transporté dans les épreuves de Séoul. Pour un joueur des années 80 s'entend (ce qui signifie que vous portez une veste en jean et un bandana fluo, inutile de nier vous êtes grotesques). Les escrimeurs ressembles à des escrimeurs, les nageurs à des nageurs et les gymnastes ressemblent... à rien, car un gymnaste ne ressemble à rien en fin de compte.



Vous êtes un garçon curieux. Et vous vous demandez quelle est la teneur de la musique du jeu. La musique, tiens oui, il y a de la musique en y regardant de plus près. On appellera ça le minimum légal. Au mieux une ambiance sonore, quelques toudidou dispersés deci-delà histoire de ne laisser le joueur dans un froid silence ponctué des ovations du public. Car hormis les musiques d'introduction et de transition, il n'y a pas de quoi en faire un album, même avec des remix techno. Pour autant, cette absence est loin d'être rédhibitoire. On pourrait même dire que l'on s'en cogne, si l'on était un tantinet vulgaire. Le jeu étant basé sur des épreuves courtes et intenses, on a pas le temps de s'appesantir sur sur des mélodies élaborées. La musique est avant tout là pour marquer le rythme et maintenir vos petits muscles huilés en tension permanente. A noter que les cérémonies d'ouverture et de fermeture, ainsi que l'annonce de chaque athlète offre une petite mélodie supposée être l'hymne national. Court mais joli. Comme le sexe d'un enfant d'une certaine façon. Le tout est saupoudré d'une poignée de voix digitalisées pour lesquelles on comprendra de vagues "qualified" ou "get ready", ne soyons pas trop exigeants avec la petite machine grise.



Mine de rien, cette jolie petite suite traverse relativement bien les années. Du bon boulot, propre et efficace. Le plaisir vient sans attendre et la frénésie se déverse sur la manette très naturellement. Soyons audacieux et osons dire qu'il s'agit d'un bon jeu multijoueur. Avec certaines limites cependant, l'affrontement direct n'étant pas possible. Ceci étant, reste le plaisir de pourrir les chronomètres de son compagnon en riant de lui l'index narquois (en sang, certes) pointé vers lui. On peut de façon égale relancer le jeu pour 5 minutes afin de faire le zozo au plongeon acrobatique ou partir dans un championnat entier afin de devenir, l'espace d'un tableau en 16 couleurs, la gloire de sa nation, le triomphe du muscle sur la chair molle et la sale petite figure arrogante de cet excrément de Giovanni.



Tant que nous y sommes, vous serez probablement intéressés de savoir ce qu'est devenue la petite Valérie. Rien de bien transcendant, somme toute. Elle a pris 15 kilos, a fait une école de commerce et s'est faite sauter par la moitié de la promotion lors d'un séjour à Dublin. Tiens, elle s'en serait probablement mieux sortie si elle avait accepté de jouer à Dr. Mario avec vous les mercredi après-midi. Vae Victis.


Le point de vue de César Ramos :
Vendu à l'époque par pack de douze, à réclamer au prix d'une bière bon marché.