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Fair Play : La psychologie de la GAGNE, ou comment pourrir l’enculé d’en face avec tact et savoir-vivre

Attitude Power par Hebus San


En ce beau moi de mai qui débute, il me vient des idées folles. L’inspiration s’est emparée de mon pauvre corps malingre et me pousse à produire des textes au gré de mon imagination. Et quoi de plus fertile comme terrain pour l’imagination que les textes déjà écrits ?

Ainsi, en me baladant au hasard des articles et dossiers éclectiques de Nes Pas, j’eus un flash. Comment avais-je pu mettre en scène les différentes façons de perdre avec panache sans me préoccuper du seul but commun aux joueurs du monde entier : la gagne. Car si la défaite fait mal au moral et attaque les fondements de la raison chez les plus fragiles d’entre nous, elle ne reste qu’un accident de parcours. Une anicroche bien involontaire.

La victoire, de par son statut de finalité consciente et désirée, procure de bien plus fortes sensations. Vous saisissez la nuance ? Non ? Ah. Alors j’explique.

Allégorie de la supériorité des sentiments de la victoire sur ceux de la défaite

Bon, imaginez-vous participer à une gigantesque partouze. Votre seul but dans cette entreprise ludique (si l’on peut dire) est de jouir, et ce le mieux possible. Malheureusement pour vous, Zygot a également été invité, et il a abusé de la bonne boisson. La victoire dans ce cas précis et de bourrer la voisine que vous reluquez depuis des mois et qui vous enflamme la pinède à chaque fois qu’elle sort les poubelles. L’accident de parcours c’est le cas où Zygot quitte le bar et qu’il s’en prend à vous au milieu de la forêt de culs qui s’offrent à ses appétits primaires. La victoire est nettement plus délicieuse que la défaite, soyez aimables d’en convenir ! Et si jamais c’est Zygot qui gagne, vous en garderez un souvenir nettement moins « profond » (sans mauvais jeu de mot) que si vous arrivez à vos fins. La victoire provoque donc des sentiments d’une plus ample intensité que la défaite. Nes Pas ? Bien, vous avez donc saisi la nuance.

Maintenant que le cadre est planté, attaquons dans le vif du sujet (si ce n’était pas déjà un peu fait…).


Le oldies man, dans toute sa neutralité de jeu.


Les spasmes corporels consécutifs à une victoire sont extrêmement variables. Outre une variabilité interindividuelle évidente, les manifestations victorieuses présentent également un polymorphisme intra-individuel fascinant. Et comme pour la défaite, tout est une question de circonstances événementielles. Détaillons, voulez-vous ?

La victoire basique, celle accessible à tous et normalement connues de tous (dans le cas contraire écrivez vite à Nes Pas, votre cas m’intéresse énormément) est celle acquise contre la machine. Sans public. Vous êtes donc seul face à une interface vidéo qui oppose votre dextérité et votre réflexion aiguë à celles du ou des concepteurs de ce jeu. Dans la mesure où ces gens sont de parfaits inconnus pour vous (à quelques rares exceptions près (veinards), et auquel cas le respect que vous leur vouez certainement aura un peu gâché votre bonheur) la composante qu’est le désir qu’éprouve légitimement tout être humain à marcher sur la gueule de son prochain (j’épluche le premier qui m’emmerde avec les droits de l’homme) est donc absente. Ce qui retire pas mal d’épice du plat savoureux de la gagne.


Un simple sourire narquois, sobre et élégant


Néanmoins, certaines victoires sur la machine peuvent vous faire jouir de façon tout à fait convenable. Croyez en l’expérience de mes nombreux slips tâchés de bonheur. Tout d’abord les jeux de sports. Que ce soit dans les simulations de sports collectifs ou de sports individuels, la composante de la victoire viscéralement inhérente à la pratique de tout sport de compétition va se surajouter à celle du jeu vidéo. Si vous prenez également en compte le fait que la plupart des gens qui aiment les simulations en sont friands justement parce qu’ils sont incapables d’accomplir le moindre exploit sportif, vous obtenez une situation très propice à la jouissance. Un frustré obsessionnel à qui l’on permet de libérer ses fantasmes sans entrave = jouissance immédiate. Si vous ne me croyez pas relisez Freud !


La position dite "du poing vengeur"


Gestuellement cela peut prendre les formes les plus diverses. Ma longue expérience en la matière m’a amené à voir des choses surprenantes ! En ce qui concerne votre serviteur, cela se solde généralement par une levée spontanée du siège, en position encore semi assise, le torse en avant, le regard bien vissé dans celui du gardien adverse, avec la main droite soit fermée en un poing vengeur, soit avec l’index pointé vers le haut, genre « je suis une superstar et je viens de te renvoyer dans ton bidonville de pouilleux toi qui a osé fouler la même pelouse que moi ». Avec la mâchoire bien crispée en un demi-rictus rieur. C’est assez impressionnant. En tout cas, la console n’a jamais répondu !


Yatta !


Et que ce soit dans les simulations sportives ou dans les autres types de jeu, la bienséance ne recommande rien du tout en terme de manifestations de joie. Vous êtes seul que diable !! Fêtez ça comme bon vous semble ! Enculez le chat, faites péter le champagne, collez vous votre t-shirt sur le visage, faites une glissade sur les genoux, demandez à Dieu de venir vous reconnaître comme l’un des siens, peu importe. Vous êtes seuls, et personne n’en saura jamais rien. La seule règle est que plus la victoire est douloureuse ou inattendue, plus l’explosion est bruyante. En 1998 la France s’est réveillée championne du monde de foot, et pourquoi le bonheur était-il si grand ? Parce que personne n’aurait misé 10 balles sur cette équipe de bras cassés…


God be praised !


Notez que la victoire solitaire revêt des atours mystiques très souvent chez les croyants non pratiquants. Mon cas. Le pratiquant a trop de respect pour mêler jeu et religion. Le croyant simple aime à penser que Dieu le regarde, et qu’il peut l’impressionner en enchaînant 2 parties complètes de Contra III sans perdre une seule vie en hard. S’en suivent des dialogues surréalistes : « Bordel !.... aaahhhhgggnnnn **rire étranglé parfaitement mongoloïde** Oh putain je suis trop puissant !! **lève les yeux au ciel** T’as vu ça ? Non, mais t’as vu ça ?! Comment que je leur ai fessé le cuissot aux aliens ! Ah y sont pas près de reposer leurs miches sur Terre les fiottes ! Je leur ai percé un deuxième trou au cul avec option « cautérisation express au laser » ! C’est pratique. Ça sortira mieux la prochaine fois qu’ils chieront dans leur combinaison. Ah, ah putain, je me dégoûte tellement je masterise comme un gros sale ! »


Victory is mine !


Bref. Vous avez saisi.


Bravo moi, à moi la gloire !


Vient ensuite la victoire contre la machine, mais devant un parterre d’admirateurs (là ça va) ou un tas de détracteurs (et là ça chie dans la colle parce que bonjour la pression).


Champagne !


Devant les admirateurs c’est du petit lait. Une gourmandise glacée après un bain de soleil en plein mois d’août. Un pastis avec deux glaçons et des olives noires devant un coucher de soleil en Provence attablé avec des amis. C’est relaxant et mortellement bon pour le moral. Pour conserver votre aura et votre prestance, évitez les débordements maladroits. Vous êtes en terrain conquis, et le fan sera aux anges si vous consentez à quelques bribes d’explications. Sachez vous mettre au niveau de la masse. L’attroupement appréciera votre accessibilité et ne vous en aimera que davantage. Attention néanmoins à bien doser votre nonchalance. Trop de nonchalance devant un défi particulièrement ardu vous discréditera quelque peu en faisant croire au coup de bol (alors que la chance n’y est pour rien Nes Pas ? Vous avez juste triché… mais chuuuuut). Il serait dommage que quelqu’un intrigué par votre décontraction aille vérifier le niveau de difficulté que vous aviez assuré être le plus élevé possible (alors que vous jouez en mode spécial anti-déprime, le mode « débutant avec mains pleines de pouces »). N’hésitez pas devant une action particulièrement pointue à plisser les yeux sous l’effort, cela vous rendra plus humain, et donc encore plus admirable : « Mon Dieu comment peut il faire ça alors qu’il est comme nous ? » « Ah ah ah, jeune béotien, mais c’est justement parce que je ne suis pas comme vous… ».


Fingers in da ass, baby


Dans le cas où les observateurs ne sont pas acquis à votre cause, ou y sont même farouchement opposés, les choses se corsent un peu. Tricher devient hors de propos, et vous serez donc condamné à l’exploit. Gardez bien à l’esprit que si vous y parvenez vous serez intouchables après coup. Un exploit public devant des yeux dubitatifs et c’est la gloire éternelle ! Étant donné le fait que cette victoire là est réservée aux vrais winners, on va passer à la vitesse supérieure. Laissez donc là les banalités des premiers paragraphes, et abordons ensemble les phrases un peu plus pimentées qu’il est de bon ton de sortir en pareilles circonstances. Si le défi était juste public sans provocation préalable, sachez englober la foule et prendre à témoin la totalité des spectateurs dans vos répliques. Comme ce ne sont pas des fans, vous pouvez vous départir de votre sympathie et votre condescendance, personne ne vous en tiendra rigueur. Soyez puant, c’est tellement bon quand on peut se le permettre ! Personnellement j’arbore un petit sourire de hyène vicieuse, les yeux plissés dans une jubilation silencieuse qui toisent (de haut cela va sans dire, mais c’est mieux en le disant) l’assistance médusée et/ou énervée par un talent aussi insolent. Vocalement parlant, un petit « Alors tas de moules ? C’est qui l’patron ?? » tout en jetant négligemment le pad sur la table fait son effet. Important ça, jeter le pad. Cela affirme votre supériorité sur la machine puisque vous vous permettez de la maltraiter… donc elle ne vous impose pas le respect. Mais vous vous l’imposez aux autres, et c’est là l’essentiel. Essayez aussi un « Mouiiii, pas vraiment en forme moi aujourd’hui » qui énervera toujours les autres puisqu’accompagné d’un sourire carnassier ; ou encore un récit détaillé de tout ce qui vient de se passer sous leurs yeux au cas où ils n’aient pas tout saisi (et oui, vous allez un peu vite pour eux, les pauvres) : c’est purement insupportable en multi, mais après une démonstration publique en solo ça marche bien aussi. Si vous êtes sûr de votre force, essayez la violence gestuelle. Moins classieuse mais nettement plus traumatisante pour l’entourage, elle offre l’avantage de faire basculer les faibles dans la confrontation immédiate. Un bon « AAAALOOOOOOOOOORS !?!! T’ES CALME LA ?! Ah tu fais moins ta fière maintenant que je t’ai ouvert les yeux sur ta condition misérable de petit joueur au cul merdeux ! Ooooh, ben c’est marrant ça, on t’entend plus ! T’as les couilles qui sont parties en vacances !? » lancé de plein fouet au plus acerbe de vos détracteurs aura tôt fait de lui faire perdre toute prudence et de l’entraîner vers sa perte absolue : la confrontation directe…


Fingers in your ass, baby !


Transition habile. Bubus comment que tu déchires putain…

Bienvenue dans l’arène suprême : le multi. La cours des grands par excellence. Et savoir se comporter est ici une obligation quasi-dogmatique. Que vous soyez un cafard répugnant aussi sympathique qu’un lavement au karsher, ou que vous soyez un prince de la répartie élégante, le multi ne doit pas vous laisser bouche bée. Il est vital d’adopter une attitude réfléchie et de s’y tenir. On se souviendra essentiellement de vous, en bien ou en mal, si vous êtes fidèle à une image constante.

Premier des cas, la victoire en multi online. Vous ne voyez pas vos adversaires, mais vous sentez peser sur vous toute la haine de leur regard porcin. La victoire peut ici vous permettre de donner libre cours à votre fantaisie. Les réactions de l’adversaire ne vous seront pas immédiatement visibles, mais avec un peu d’imagination on peut aisément savoir quelles phrases produiront les effets recherchés. Préférez la confrontation vocale plutôt que celle par chat. Le chat est une catastrophe pour nous autres oldies, soyez-en conscient ! Même en étant un virtuose du clavier, vous ne taperez jamais aussi vite qu’un petit mongolien qui vous assènera des « tro lol, chui PTDR, t kun gro n00bz ! » toutes les 3 secondes, et ce qu’il ait triomphé ou non (la bienséance, à l’instar de l’orthographe, est une vertu en très nette perte de vitesse chez les jeunes…). Si le chat est inévitable, assurez vous que les personnes qui vous sont opposées partagent la même philosophie que vous. Au moins vous ne serez pas submergés par une diarrhée verbale dite « en fusée », et vous aurez le loisir (et le plaisir) de participez à des joutes épistolaires de grande qualité puisque partagées par tous les participants. Dans cette catégorie, les FPS sont rois. Outre le fait que le but est de visser une roquette dans l’anus de vos adversaires, ce qui en soi est déjà fort ludique, le flot d’adrénaline qui accompagne immanquablement les parties se libère brutalement en fin de round et donne lieu à des expressions dignes de figurer dans une compilation écrite qui se vendrait certainement très bien. Citons pêle-mêle « Tu téléphonais là non ? Tu jouais pas ? », « Tiens tu es encore sous Win95 ? Ah ben obligé vu ta vitesse d’exécution…», « Oh putain comment t’as eu du bol, j’avais plus que le railgun à la fin… sans ça tu finissais par baiser le cul de Fanny mon pauvre ! », ou encore « Ben merde, je pensais pas tuer quelqu’un au gant (Quake III) 5 fois d’affilée… ». Pour imaginer les réponses du minable d’en face, merci de vous reporter au guide de la mauvaise foi disponible sur ce même cite (jingle publicitaire Nes Pas).

Toutes les attitudes seront payantes soyez en sûr. Que vous soyez méprisant, ironique, compatissant, sympathique, insultant ou tout cela à la fois (c’est tout à fait possible, je vous montrerai un jour, à tous), la jubilation ressentie sera exquise, mais pas encore maximale. Passons au cran au dessus.


La tension est palpable...


Le multi online où les joueurs sont reliés par la voix permet des insultes nettement plus fleuries et surtout donne accès à un panel d’émotions immense grâce à l’intonation que vous mettrez ça et là entre quelques « Tu l’as bien senti mon gros grunt ? » ou autres « Et ben elle est où ton armée ? A parti chercher les champipi ? Ah c’est ballot… ». Le ton de la voix est primordial. Tam et Zifnab sont deux gros psychopathes qui ont cette particularité d’avoir toujours le même ton quand ils se foutent de vous. Si vous avez la chance de les affronter, prenez-en de la graine. Rire gras de soudard pour l’ami Zif’ quand il vous déboîte tout en mangeant une pizza, et calme britannique pour Tam qui lâche de tout petits « allez cours, cours Hebus » chuchotés avec une assourdissante suffisance tandis qu’il course votre minuscule perso avec son gros bill surboosté aux artefacts illégaux. Pour ma part, je lance généralement mes répliques au cœur même de l’action. Non seulement ça a un impact psychologique énorme (l’adversaire s’arrête là alors qu’il avait peut être encore une petite chance d’en réchapper), mais bien synchronisé c’est délectable comme une jeune hongroise qui vous nettoie oralement après vous avoir maladroitement aspergé de chantilly alors que vous sortiez de la douche…

Un léger « écarte bien les fesses hein, je suis très gros ce soir » après un nuclear launch à starcraft, un évanescent « oulàlàlàlàlàlàlàlàlà qu’est ce que tu ramasses… » enrobé de douceur pendant un bottage de cul en règle à warcraft 3 (vous savez, quand vos 12 grunts upgradés découvrent la base secondaire de l’autre empaffé et qu’il n’y a que 5 péons…), un libidineux (si, si, libidineux) « aaahouuummm ! Ca piiiiique ! » consécutif à une belle carapace rouge lâchée à 5 mètres de la ligne d’arrivée avec pour effet de vous faire gagner et de reléguer le vainqueur potentiel à la 4ème place (nierk nierk nierk) sont autant d’exemples de ma virtuosité dans l’exercice. A ce petit jeu là, il est de bon ton de faire vivement réagir l’adversaire : rire, colère, indignation… c’est vous qui voyez. Faites-en votre chose, votre sex toy comme disent nos amis US. Si, il y a des amis aussi là bas. Pensez que ces gens détiennent des tas de Chrono Trigger **MINT IN BOX**… ah vous voyez bien que ce sont des amis !


DTC !!


Tout ceci est bien beau et fort divertissant, mais abordons enfin les joies du multi de proximité. Au LAN préférez les confrontations sur console. Suivant l’agencement du LAN, il se peut que la situation ne soit guère différente du multi vocal sus cité. L’affrontement sur console a cet avantage irremplaçable de placer les adversaires dans une promiscuité extrêmement propice aux « bons mots » et autres traits d’esprit fulgurants. Voire au dérapage manuel en cas de « bons mots » un peu trop bons justement. A ceux qui seraient tentés d’en arriver là (et ça nous traverse l’esprit un jour ou l’autre, tous autant que nous sommes), je rappellerai que la violence est le dernier refuge de l’impuissance. Si vous en arrivez là, sachez que je défèquerai avec grand plaisir sur vous et votre famille. A ce propos, veuillez également noter que les fèces du troll n’ont rien à voir avec ceux d’un mulot anémique, et que par conséquent cet acte serait incroyablement désagréable pour vous et les vôtres. Méfiance donc.

Mais reparlons de gagne en situation rapprochée. La tension est, dans cette configuration, à son paroxysme. Il va donc de soi que la victoire donne alors lieu à quelques explosions de joie tout à fait exubérantes confinant, par instant, à des accès maniaques de psychopathe cyclothymique. Soyez en fiers ! Ce n’est pas tous les jours qu’on gagne, et en profiter un petit peu est bien légitime. Par souci d’hygiène, évitez d’uriner ou d’éjaculer. Certes il n’y a rien de meilleur, mais il y a fort à parier que le cercle des gens désireux d’en découdre avec vous se restreigne drastiquement devant de telles manifestations.

La gestuelle a ici une place toute particulière. Comme les mots, elle peut être utilisée telle une alliée redoutable. Un refrain gestuel répété peut définitivement ruiner l’intégrité psychologique d’un adversaire. Là encore, comme pour les petites phrases assassines, la cohérence de vos provocations physiques est primordiale. Préférez de petits gestes très courts mais très suggestifs, donc hautement assimilables par votre concurrents. Prenons comme exemples le majeur tendu vers le haut pendant une demi-seconde avec un sourire de journaliste politique en arrière plan, se lever prestement tout en mimant le coït levrettiforme (un seul va-et-vient suffira) avec le visage de l’acteur porno des campagnes (celui qui fait des films avec sa femme et ses voisins), ou encore le salut militaire relâché que consentent habituellement les généraux aux troufions de base lors de l’inspection des troupes.


"Petit rire discret" - Première partie


Assortissez évidemment vos chorégraphies de paroles bien senties, qu’elles soient ou non en phase avec vos gestes. Le décalage entre votre attitude physique et vos phrases peut créer un paradoxe tout à fait horripilant pour celui qui vient de se faire piler l’oignon par vos soins.

Citons à ce sujet l’une de mes postures favorites qui consiste à mimer l’accouplement anal assorti de la petite fessée qui va bien (si vous êtes assez habile, avec votre ceinture rapidement ôtée à cet effet, c’est encore mieux) tout en déclamant « Avec ton thé tu prendras bien un nuage de lait et des biscuits ? », voire « il faudra que je pense à vérifier le niveau d’huile demain ». Bien entendu ça marche aussi dans l’autre sens ; vous pouvez tendre une main compatissante vers votre adversaire malheureux dans un élan spontané de respect entre joueurs, et une fois que celui ci vous a presque pardonné en acceptant votre poignée de mains le crucifier avec un « je pensais pas te fister le cloaque après m’être enduit les phalanges de verre pilé »…. devant son incrédulité ajouter « mais si, tu sais, comme Van Damme dans Kickboxer ! »… terminez par un « enfin moi je pensais pas que tu te laisserais faire aussi facilement quand même, mais bon, chacun son truc hein ».


"L'action se précise"... - Deuxième partie


Si vous êtes perfectionniste, fignoleur, maniaque de l’individualisation, vous pouvez également préparer vos textes à l’avance sur des airs de chansons connues. Choisissez les ringardes ou irritantes (ce sont souvent les mêmes), et plaquez sur les paroles originales vos propres créations relatant le fessage de cuissot avec une pelle à tarte chauffée à blanc que vient de subir votre regretté concurrent.

La mienne reprend les paroles de Sacré Charlemagne de France Gall : « Qui a eu cette idée folle, un jour d’affronter le Troll ? C’est, c’est, ce bouseux des campagnes, BOU-SEUX-DES-CAM-PAGNES ! ». Radical (pour ceux que ça énerve, n’oubliez pas les affres de la défécation décrite ci dessus).


"Viens par la ma gourmande" - Troisième partie


Nous en avons terminé avec ce dossier sur la gagne. Avant de vous quitter je vous rappellerai juste que le ridicule ne tue pas. Alors du moment que ça vous défoule, laissez vous aller à tout ce qui vous passe par la tête. Si je vous racontais que j’ai vu de mes propres yeux mon supérieur direct se rouler par terre au milieu du salon après sa victoire en finale d’un tournoi de foot sur PS1, vous ne me croiriez pas. Et pourtant…

J’espère sincèrement que ce dossier vous sera plus utile que celui sur la défaite, mais il est important d’appliquer les deux. La vie est un jeu. La vie est un drame. Il n’est que naturel que le jeu en devienne un lui aussi. Quitte à exister par rapport à un loisir ludique, autant le faire avec prestance, non ?


Et vive Hebus San !