Pignol not dead.
Master System : Switcher sa Master System II

Toujours plus loin toujours plus haut ! par Hebus San & Kotomi
Mes enfants bonsoir. Je vois vos grands yeux liquides briller d’une interrogation muette : « Mais comment se fait-il que cet handicapé nous fasse un dossier matos alors qu’il est pas foutu de changer une ampoule ?! ».

Paix mes frères. Le sieur kotomi, bien plus manuel que moi mais par grand malheur bien moins neuroné, a lancé un jour de grande discussion philosophique :

* « J’en écriré bien dé dossié moi, mé je suis tro nul, je sé pa ékrire »
* « Tu me plais jeune fou du tournevis. Rallions ta technicité à ma verve, et allons conquérir le monde ! »
* « Tro kool »
* « Tu l’as dis bouffi »

Et voilà donc comment l’alliance de deux styles est née. Autant prévenir les nouveaux : Kotomi est un grand. Un seigneur. Un fou génial qui est capable de démonter n’importe quoi juste pour savoir si ça se switche, se modifie, s’améliore. La légende dit même qu’un soir de pleine lune il a démonté un mixer pour en faire un modèle réduit d’Airbus A380 fonctionnel. Un tournevis dans les doigts il devient un virtuose de la bidouille, un Mozart de la console oldies. Bref, un gars qu’on a envie de connaître.

Alors le sujet du jour... **met ses lunettes, déplie le papier, l’éloigne pour accommoder sa vue**... Comment switcher sa Master System II.

Lumière, et première diapo je vous prie.



Voilà la bête. Elle est belle hein ? Moins que son aînée plus anguleuse mais diaboliquement plus bandante selon moi, mais on s’en fout à la limite. De toute façon dans 20 secondes elle fera moins sa belle.

Kotomi, scalpel, lame de 4, et on incise.



Aaaah voilà. Déjà on a moins chaud hein ! Ca c’est le résultat de 5 coups de tournevis tout simples sur l’envers de la bestiole. Un cruciforme tout con. On remarque au passage que la bête est plein de vide à l’intérieur… héritage touchant d’une époque révolue où les achats se décidaient souvent plus au volume qu’à la qualité. Mais trêve de sentimentalisme. Allez, on poursuit la trépanation.

Voilà. Avec un doigté qui ferait rougir Sylvain Mirouf, Kotomi vient d’ôter la plaque métallique (toujours avec son cruciforme de base) en prenant bien garde au loquet entouré en rouge sur la photo (le plastique ça casse).



Nous avons donc une SMSII parfaitement à poil.

Et c’est la que les choses se compliquent (enfin pour moi, Kotomi fait ça d’une seule main en se paluchant de l’autre).

Un peu en dessous de votre port cartouche, vous avez deux gros chips, et entre les deux vous pouvez voir deux points nommés PAL et JP1. Ok, c’est bon ?



Si c’est bon, on poursuit l’opération.

Kotomi, avec une agilité mystifiant Houdini se saisi d’une pince coupante, et coupe net entre les deux points.(la ferraille, enfin il paraît que ça s’appelle un pont).



Une fois cet acte délicat effectué, il faut redresser les deux parties du pont coupé en deux (appelons-le donc Kwaï... non, je déconne) pour faciliter la soudure. Enfin les soudures, puisqu’il en faudra 3 sur cette intervention.



On prend ses 3 fils de couleurs, et on fait un bracelet brésilien ! Ah non ? Bon… si on peut plus rigoler. Donc on fait chauffer le fer à souder, et on fixe un fil sur le point PAL, un fil sur le point JP1 et un fil sur le point NTSC qui se trouve juste à droite des deux autres.



Ayé ?

Bien. Mais dépêchez vous un peu, Kotomi s’emmerde là. D’habitude il fait ça en chiant le matin, c’est à dire en moins de 3 minutes.

Donc ceci fait, on fixe les 3 câbles sur la PCB (la gros circuit imprimé vert) à l’aide d’un bout d’adhésif pour éviter que les câbles se baladent partout.



On reprend son fer, et on fixe les cables sur le switch (que vous avez choisi, essayez de respecter la couleur de la console hein, le bricoleur oldies est homme de goût.) en prenant BIEN SOIN de fixer le câble JP1 sur le point du milieu du switch.



Le switch est maintenant prêt à fonctionner. Il ne vous reste qu’à peaufiner la finition, mais vous pouvez déjà tester la machine si le cœur vous en dit.

Kotomi, en carrossier ludique sans égal, vous conseille de percer un joli petit trou régulier dans la coque de votre SMSII à l’aide d’une perceuse (et là par pitié évitez la mèche à béton et la fonction percussion sysmique sous peine de voir votre SMSII dans le même état que la SNES de Taz…) voire d’une Dremel® (mieux).



Passez votre switch dans le trou, et fixez le solidement à la coque (la SuperGlue® est votre amie).



Préparez à vous à remonter le tout, et constatez avec horreur que la plaque de métal vient écraser vos fils fraîchement mutés à leurs postes. Pas de panique. Pour ceux qui ont opté pour les Dremel®, vous switchez le bout par un disque coupant, et hop, vous soulager la plaque de quelques centimètres carrés pour ménager un passage pour vos fils. Les autres (les pauvres donc), une pince coupante suffira mais le résultat sera moins net... Plus « Taz spirit » voyez-vous ?



Remontez donc la plaque puis le capot.



Et voilà. A vous les joies du 60Hz. L’est pas belle la vie avec Kotomi ? (je sens que cette réplique va devenir culte...).