Désolé pour le rant mais ça soulage. Rassurez-moi, je suis pas le seul à avoir râlé sur le rythme de ce début et sur ces UI et UX affreuses ?
Bon, certains d'entre vous me connaissent, j'ai la critique facile, je ne comprends toujours pas pourquoi les gens mettent Breath of the Wild, son gameplay chiant et ses 3 accords de merde au piano sur un piedestal, je trouve qu'Hollow Knight rate toutes les cases du bon Metroidvania, que Donkey Kong Bananza est est infiniment moins bon que Mario Odyssey, et que la manière dont les souls racontent leurs histoires est nulle à chier. Voilà pour le contexte.
Mais Baldur 3 bordel, BORDEL, quelle CLAQUE ça a été ! Alors je vais pas dire que je suis rentré dedans dès la première heure, mais j'ai vraiment très vite été scotché. Cette histoire mystérieuse de larves, ces combats que tu apprends petit à petit à maîtriser, et surtout CES MUSIQUES ! Les gens se touchent sur l'OST d'Expédition 33 (qui est exceptionnelle au demeurant), mais les compos de BG3 dans leur ensemble lui chient allègrement dessus à mon humble avis. Rien que le motif de l'écran titre, repris durant tout le jeu, me donne encore des frissons quand je l'entends.
L'interface ne m'a pas posé de problème particulier, je l'ai même trouvée plutôt raisonnablement bien faite à la manette en rapport à la tétrachiée d'objets qu'on peut ramasser. J'ai bien aimé tous les lieux traversés, et le contraste entre le vaisseau du début et l'île ensoleillée m'a paru bienvenu en début de partie. Effectivement le sous-sol avec ces champignons n'est pas forcément accueillant visuellement mais il y a quand-même de chouettes choses à y faire.
Et pourtant ce jeu je ne l'attendais pas du tout, c'est ma petite soeur qui a insisté pour que je le fasse en disant que j'allais aimer, donc y'a pas de biais à ce niveau.
Ce qui a peut-être fait que ça a marché sur moi, c'est que pour la première fois dans un C-RPG j'ai décidé dès le départ d'y jouer "Legit", à savoir assumer tous mes choix, toutes mes conneries, tous mes jets de dés ratés. J'ai dû décimer un village entier de gobelins après avoir tué un de leurs gosses sans le faire exprès (pro-tip : y'a un toggle pour faire des attaques non létales).
Clairement l'un des plus grands jeux auxquels j'ai pu jouer, et dont l'envie de relancer une partie me démange souvent, mais qui me pose un énorme dilemme : j'ai peur de voir apparaître les ficelles de l'intrigue prévues par les dev et d'en briser la magie du souvenir.
Je copie/colle ici mon avis posté à l'époque :
Ce matin je viens de finir Baldur's Gate 3, avec 102 heures de jeu au compteur. La dernière fois qu'un jeu m'a autant occupé, ben c'est peut-être Heroes 3 en cumulé, mais la comparaison n'est pas bonne.
J'avais adoré Baldur's Gate 2 à l'époque, mais à l'annonce du 3 je m'étais dit que je suis trop vieux pour ces jeux là, un peu comme pour les JRPG qui aujourd'hui ne provoquent plus chez moi la moindre once d'excitation, bien au contraire. Et puis ma petite soeur a insisté pour que j'y joue, en me disant "mais vas-y franchement il est trop bien" (oui, l'argumentaire n'est pas incroyable). Et voilà que par hasard je tombe sur la vidéo du Bazar du grenier, dans la série "ces jeux qui m'ont marqué" où il parle de BG3 et survend clairement le truc. Le lendemain, je vois sur dealabs le jeu sur XSX à 13€ au Niger, à ce prix je ne risque pas grand chose me dis-je.
Je lance le jeu en me disant que je vais lâcher l'affaire avant même d'avoir eu le temps d'accrocher. Je n'ai rien suivi du truc, pas vu un seul trailer ni lu un seul test, tout ce que je sais du jeu venant de l'épisode du Bazar du grenier, soit pas grand chose à part que c'est un jeu a priori exceptionnel. Je sais juste que je vais la jouer honnête, zéro sauvegarde avant un choix important, j'assume tous mes jets de dés foirés, tentatives de détroussage ratées et autres décisions malheureuses. C'est beaucoup plus "roleplay" et ça augmente l'intérêt.
Donc, comme pour 100% des jeux qu'on m'a survendu depuis toujours, je m'attends forcément à être déçu, mais j'en attends quand-même beaucoup. Je l'ignore encore, mais il va me donner tellement, tellement plus !
Si effectivement il fait encaisser les 2 premières heures du jeu au vu des possibilités démentielles offertes, l'histoire s'invite très vite, et rapidement on veut continuer pour en savoir plus. A partir de ce moment c'est fini, dites au revoir à vos proches.
Jusqu'ici j'avais deux énormes claques dans ma vie de joueur, Link to the Past et Resident Evil 4. Depuis ce matin j'ajoute Baldur's Gate 3 à cette liste.
Le premier sentiment après l'avoir fini, c'est l'incompréhension, le déni. Un tel jeu ne devrait pas exister, un peu comme quand on essaie de comprendre les notions d'univers, d'espace infini, on se dit qu'un truc comme ça est techniquement impossible, tant on a l'impression d'avoir mené sa propre histoire sans que jamais n'intervienne la moindre petite chose qui fait tâche. Chaque fait et geste ou presque a ses conséquences, chaque ligne de dialogue si anodine en apparence peut changer le cours de l'histoire. Et l'histoire, justement, est passionnante et contée avec une rare intelligence, sans devoir lire des descriptions absconses de morceaux d'équipement pour espérer piger 5% de ce qu'il se passe (coucou les Souls), sans avoir un PNJ qui va vous exposer les faits pendant 10 minutes, et sans audiolog à la con. Au lieu de ça, elle s'installe tout doucement, parfois au détour d'une quête anodine, parfois en lisant un bout de papier sur un cadavre ou en fouillant un coffre parfaitement anodin. Elle s'impose tout en délicatesse, et dans toute sa complexité, simplement alors que vous jouez. Et la grande majorité du temps de jeu, on se demande "mais bordel, qu'est-ce qui serait arrivé si j'avais fait ceci au lieu de cela ?".
Ensuite, BG3, ce soit aussi des choix. Et pas des choix du genre "Je sauve la demoiselle / Je la tue et viole son cadavre". Non, des choix qui des fois demandent plusieurs secondes de réflexion, à se demander si oui ou non on peut faire confiance à son interlocuteur, ou si on ne s'est pas fait berner depuis le départ. Des choix douloureux le plus souvent où il faut choisir entre la peste et le choléra. Mais des choix qui, au final, façonnent l'histoire de manière étonnante. C'est effectivement assez jouissif de voir qu'une décision qui sur le coup paraît absolument sans importance peut changer quelque chose 80h plus tard.
Une fois commencé, il devient très très dur de le lâcher, et le syndrome du "Bon, je dois juste parler à untel et après je vais me coucher" vous prendra en traitre alors que l'horloge affichera 5h du matin.
Enfin, il y a surtout les musiques. Bordel, ces musiques ! L'OST est à pleurer, et si vous aimez la bande son de Conan le Barbare, vous serez aux anges. La mélodie principale revient sous plusieurs formes au cours du jeu, c'est magistral tout simplement.