Un volant F1

Ca faisait un paquet de temps que j'avais envie d'un volant typé F1 pour le sim racing, mais pas l'envie de claquer le PIB du Mozambique dans un volant certes super, mais qui a plein de fonctionnalités dont je me fous (en particulier, des couleurs, des lumières, des LEDs dans tous les sens et un écran) vu que je joue en VR.
Un collègue féru lui aussi de sim racing m'a appris qu'il était possible de se faire
un volant supérieur à quasiment tout ce qu'on trouve chez
Fanatec/
Moza/
Thrustmaster/
autres pour à peu près 500 balles.
Donc bien évidemment, j'ai décidé
d'acheter le même tout faire par moi-même from scratch. Parce que je suis con, je pense. Je pensais que ça me prendrait 2-3 weekends. Ca a pris 4 mois.
Etape 1: Le conceptJe veux :
- Un volant ressemblant à un volant F1
- Le plus de boutons physiques possibles
- Le plus d'encodeurs possibles
- Des paddles magnétiques
- Un embrayage
Après m'être arrêté sur le WeAct Blackpill comme microcontrôleur, je me suis arrêté à :
- 7 encodeurs rotatifs
- 19 boutons en matrice de 4 colonnes par 5 lignes répartis en 10 boutons de façade, 4 boutons arrières (dont 2 paddles), et 5 encodeurs cliquables.
- Un embrayage analogique
- connexion filaire USB indépendante de la base
Etape 2: La modélisationObjectif: Poser les bases, avoir un prototype imprimable. Je pensais m'en sortir en un petit weekend vu que je suis devenu pas mal efficace en modélisation, mais ça a quand même pris largement plus de temps que ça. Je me suis inspiré du volant Ferrari (what else?) pour la forme générale et le placement des boutons.
Etape 3: Le prototypageCa a fini par prendre plus de 2 mois d'allers retours entre les modèles et l'objet physique. Chaque pièce a fini par être imprimée, corrigée et réimprimée au moins une fois, le pire étant les paddles que j'ai du refaire 5x.
Premier proto. Rien. Ne. Va.Une fois le prototype finalisé, j'ai envoyé les fichiers de la plaque centrale, colonne vertébrale du colant sur laquelle tout s'attache, à un atelier de découpe d'aluminium en priant chaque matin les dieux de la CNC que je me sois pas chié dans une côte quelque part. A 70 balles l'essai, ça m'aurait foré un 2e trou de balle d'avoir fait une connerie. Mais non, 3 semaines plus tard j'ai reçu une pièce parfaite, merci les gars.
Etape 72: Assemblage final et câblagePas grand chose à dire, à part que faire à peu près 200 soudures et entasser autant de câbles dans 4cm
3, c'est complètement con. La prochaine fois, j'apprends à designer une PCB, ça sera plus rapide, plus fiable et surtout 1000x plus propre et facile à débuguer. J'en ai chié sa race. Avec en prime l'éternelle blague de "ça marche quand c'est ouvert mais ça déconne une fois tout vissé". Autre blague, sans faire exprès j'ai commandé des switches NC pour les paddles, ce qui fait complètement délirer le microcontrôleur. J'ai eu des soudures qui pètent, des câbles écrasés et autres joyeusetés du genre.
C'est ce qu'on appelle plus communément de la merde Etape finale: Programmation du microcontrôleurBon ça je sais faire maintenant, je me base sur QMK, mon volant sera vu comme un clavier méca USB. Easy.
Etape vraiment finale: Kiffer ma raceJ'ai pas réussi à trouver beaucoup de temps libre pour faire mumuse, mais le peu que j'ai pu faire, ça a été un gros gros kif quand même. L'ergonomie est très bonne, merci les dizaines d'ingénieurs Ferrari. Pouvoir ajuster ma BB ou le diff à la volée avec un encodeur ça pète. Pouvoir enfin avoir un bouton dédié à la radio avec
mon ingé de course, ça claque.
Avoir un bouton DRINK. Pouvoir mapper quasiment toutes les actions possibles dans un simulateur sur un bouton physique et même en avoir un ou deux de rab. Sah quel plaisir.
Etape vraiment vraiment finale ok frerr promis: EvolutionsIl y a quelques améliorations ergonomiques à mettre en place pour vraiment finaliser le produit. les encodeurs au niveau des pouces sont un poil trop profonds et j'arrive à m'y coincer les doigts parfois. J'ai pas encore fini de trouver le hack pour faire reconnaître l'embrayage analogique (probablement le compiler en mode joystick, à voir). Je ferais bien péter le budj faire les paddles en alu ou en carbone pour éliminer le flex de la pièce imprimée en 3D. Ce genre de trucs.
Budget totalLe budget total réel doit être aux alentours des 200 balles (j'ai arrêté de compter au bout de la 4e commande parce que j'avais oublié une pièce ou pas commandé le bon truc). Outre les pièces chères (la plaque custom en alu et le quick release, il y a au final des dizaines de petites pièces qui s'accumulent et/ou ne sont disponibles qu'en lot (connecteurs, câblerie, boutons, switches, aimants, ressorts, diodes, encodeurs, potars, microcontrôleurs etc.). Sans me chier et/ou en ne comptant que les pièces réellement utilisées, je pense qu'on peut rogner facile 1/4 du budg, ce qui est pas dégueulasse.