Ici, on danse le jerk.
Nuclear War
New World Computing - 1990
Encore un test fait à la H... par Benjamin

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Les enturbannés du moyen orient qui cherche à obtenir la bombe atomique ne me font pas peur. Ils n’oseront pas la balancer. C’est bien connu : Le nuke n’a pas de couilles . Et puis l’Humanité a bien survécu à la guerre froide et pourtant nos chances de survie étaient aussi minces qu’une feuille de papier OCB coincée sous une Xbox. D’un coté on avait une bande de paranoïaques névrosés malades de la gâchette et de l’autre un régime à la dérive en proie à des militaires saouls et corrompus qui produisait plus de bombes H que la Finlande de téléphones portables. Bref, il s’en est fallu de peu pour qu’un cinglé décide d’appuyer sur le bouton rouge et d’envoyer ad patres 5 milliards d’humains pour les remplacer par un élevage de champignons.



J’entends quelqu’un dans le fond qui me dit « c’est dommage ! Ça aurait été rigolo. ». C’est ce qu’a dû se dire New World Computing en 1989 (après la chute du Mur) comprenant que ça n’arriverait pas de sitôt. Ces développeurs n’étaient pas encore très connus. Leur heure de gloire arrivera avec la série des Heroes of Might & Magic. En attendant, ils ont développé un petit jeu sur Amiga édité par US Gold et qui s’appelle Nuclear War, tout simplement.



Le principe est simple : vous êtes à la tête d’un petit pays imaginaire et vous affrontez quatre dirigeants de ce monde presque imaginaires : (citer des noms). Il n’y a pas d’alliance, c’est chacun pour soi. Chaque pays dispose d’un certain nombre de villes initiales dont la représentation dépend du nombre d’habitants. Ça va de la tente pour les petits bleds aux gros buildings pour les mégalopoles. Une ville est détruite quand elle n’a plus d’habitant et il est presque impossible de la reconstruire. Si vous perdez toutes vos villes, vous perdez la partie. Le but du jeu est d’être la dernière nation encore debout.



Le jeu se déroule au tour par tour et vous ne pouvez faire qu’une seule action à chaque tour parmi les suivantes :

* déployer un missile
* préparer un bombardier
* faire de la propagande
* construire de l’armement
* attaquer
* déployer un dispositif de défense.



Pour attaquer, il faut d’abord déployer un missile ou préparer un bombardier. Les autres actions sont immédiates. Il y a quatre types d’ogives : les 10 Mégatonnes, les 20 M, les 50 M et les 100 M. Pour les lancer, il faut le bombardier ou le missile correspondant. Ainsi, un missile de capacité 50 M peut aussi transporter une ogive de 20 M ou de 10 M. Les missiles ne servent qu’une fois alors que les bombardier peuvent attaquer à chaque tour tant qu’il vous reste des ogives et qu’ils n’ont pas épuisé leur capacité d’attaque. Par exemple, un bombardier de 100 M peut larguer une ogive de 50 M, deux ogives de 20 M et une de 10 M.



La propagande permet de transférer une partie de la population d’une ville ennemie à une de vos villes. Mais si ça échoue, c’est l’inverse qui se produit. Les dispositifs de défense sont de deux types : l’IDS qui peut arrêter les missiles et le megacannon qui peut aussi arrêter les bombardiers. La construction d’armement est aléatoire : on ne sait jamais ce qu’on va obtenir mais le résultat dépend des villes qu’il vous reste. Plus vous avez de monde et plus vous aurez de jolies bombes.



Toute la stratégie consiste donc à prévoir ce que les autres vont faire et à anticiper. Si trois adversaires déploient des missiles, vous avez intérêt à déployer un dispositif de défense le tour suivant. Plutôt que de gâcher un missile pour terminer une petite ville, il vaut mieux utiliser la propagande. Les adversaires ordinateurs sont assez imprévisibles et sacrément revanchards. J’aurais tendance à dire que la meilleure stratégie consiste à s’acharner sur le plus faible. Mais dans un jeu qui traite de la guerre thermonucléaire, même le plus faible peut vous balancer une bombe de 100 M sur le coin de la gueule.



Parfois, des évènements aléatoires viennent ponctuer la partie. Un volcan qui engloutit une ville, une cigogne qui multiplie la population d’une autre, les extra-terrestres qui débarquent… On ne s’y attend jamais et ça fausse souvent tous vos plans machiavéliques. Ça aussi renforce le côté humoristique du jeu. Les développeurs s’en sont donné à cœur joie, que ce soit pour le nom des dirigeants, le nom des armes atomiques ou l’animation de fin qui montre une caricature du vainqueur en train de danser sur un champ de ruines.



Tout cela fait-il de ce jeu un incontournable ? Les graphismes ne sont pas exceptionnels et le côté stratégique est au final assez limité. La partie sonore brille par sa quasi absence. Que retient-on alors de Nuclear War ? Que c’est un jeu totalement immature d’une jeune équipe de développement très prometteuse, pas prise de tête et dont on aime faire une petite partie de temps à autre. Ça se joue à la cool, au tour par tour et ça permet d’éliminer quelques millions d’humains pour le goûter. Que du bonheur je vous dis !

Le point de vue de César Ramos :
Comme tous jeux amiga : peu cher, présent en lots...