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Jetsons (the) : robot panic
Taito - 1992
Les pierrafeu du futur par Enker

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Une journée estivale quelconque du début des années 90. En cette période de vacances, deux écoles s’affrontent. La première proposait toute une série de dessin-animés japonais définitivement inoubliables. La deuxième offrait alors une production américaine qui aura certainement autant amusé d’enfants que les rivaux d’en face.

TF1 contre Antenne 2, Club Dorothée contre Hanna Barbera Dingue Dong, tel était le duel du matin à la télé. Il y en avait forcément pour tous les gouts, facile de passer d’un épisode de Dragon Ball Z à une émission de Motus qui…et merde, c’est déjà onze heures !



Nombreuses ont été les adaptations de dessin-animés de cette époque bénie, le porte-étendard de Hanna Barbera n’y aura pas échappé : les Jetsons ont ainsi eu droit à leur portage sur la petite lucarne de la Game Boy (vous croyiez que j’allais parler des Pierrafeu ? Allons bons pauvres fous, soyons sérieux ! Les Jetsons écrasent les Pierrafeu, il faudrait être sot pour affirmer le contraire). Et pourtant, malgré toute la sympathie que j’avais pour cet agréable programme, il aura fallu attendre une rencontre purement fortuite au cours de vacances à l’étranger. Un gamin rencontré sur place possédait une Game Boy et une cartouche de ce jeu, quelle surprise ! Les Jetsons avaient leur propre jeu, une vraie découverte. Et depuis ? Pfuit, plus rien, je n’ai jamais revu ce jeu où que ce soit.



Jusqu’au beau jour où, pris d’une subite fièvre d’achat compulsif et envie de réparer certaines injustices, je me retrouvais à un simple clic d’une acquisition sur Ebay. Et puis hop, la Poste faisant son office, je pouvais enfin mettre la main sur ce précieux sésame qui m’avait tant intrigué.



D’accord, c’est bien beau ça, mais qu’est-ce que ça cache à part un Malabar ?



Le jeu permet d’incarner tous les membres (humains) de la famille Jetson, chacun dans un niveau thématique. Le scénario explique rapidement pourquoi : les robots sont devenus fous et George Jetson va devoir récupérer tous les membres de sa famille, chacun dans un lieu différent avant, puis sauver la ville. Vas-y George, on compte sur toi !



Au-delà de ce scénario unique, le jeu pourrait-il nous réserver quelques surprises ? Dès le départ, trois niveaux sont accessibles, chacun dédié à l’un des membres de la famille. Le système est bien connu, mais l’originalité vient du fait que dans chaque niveau, ce sera l’un des trois personnages qui sera joué et avec lui un gameplay différent. Je n’en demande pas plus pour trépider d’impatience et lance le premier niveau du bout de mes petits doigts frétillants, celui d’Elroy, le rejeton de l’espace.



Nous nous retrouvons dans le seul tableau du jeu avec scrolling horizontal forcé. La majeure difficulté sera de ne pas laisser tomber le brave Elroy dans un des trous béants, le tout saupoudré par une maniabilité assez rigide. Le dernier né des Jetsons est lent et se meut tel un nouveau-né sur une piste d’athlétisme un soir de critérium international. Avec Patrick Montel aux commentaires, pour mieux cristalliser cette souffrance.



J’exagère légèrement, je l’admets. Le personnage est un brin pataud et son champs d’action est certes limité, mais cela pourrait être bien pire et les fourberies tendues par l’ennemi deviennent facilement évitables avec un peu de dextérité (et pas mal d’exercice). Quant à la différence de gameplay, au-delà du défilement forcé de l’écran, quelle est-elle ? Eh bien le joueur pourra lancer une balle sur ses ennemis. Oui, une balle, molle et lente, à l’image de ce niveau qui se la traine pas mal. Loin de moi l’idée de faire des allusions douteuses, mais si la bite ne fait pas l’aumône, l’habit ne fait pas le moine.



Cette petite transition toute en légèreté permet d’introduire les deux autres niveaux, où Judy et Jane (la fille et la mère) pourront revêtir un habit spécial qui offrira une capacité de déplacement supplémentaire. La fille, en chaussant ses bottes gravitationnelles, pourra marcher sur les pics et grimper au plafond pendant une durée limitée, tandis que la mère, grâce à son jetpack, pourra s’envoyer en l’air dans les mêmes conditions. Hélas !, ce paragraphe grivois voit gris, à l’image de cette figure de style, ou plutôt de l’ensemble de ces trois niveaux. Je trouve que seul celui de Judy se détache du lot, car il est finalement le seul à assurer correctement son principe. La physique du jetpack de Jane, bien trop lourd dans son utilisation, est quant à elle une gageure qui anéantit les bonnes idées envisagées.



Et ce bon George dans tout ça ? Eh bien il se contentera de ramasser les trois personnages à la fin de chaque niveau, avant de pouvoir lui aussi partir à l’aventure dans le dernier tableau du jeu. Et cette fois, on ne rigole plus, le père Jetson va pouvoir utiliser la totalité de l’attirail familial à volonté. Si la balle du fiston est utilisable en permanence, le jetpack et les bottes devront être systématiquement échangés par un détour dans le menu « select ». Une manipulation bien trop laborieuse qui rompt régulièrement le rythme du jeu qui n’en demandait pas tant.



Et c’est tout de même dommage, car avec un peu plus de dynamisme ou un fond de jeu mieux huilé, le résultat final aurait pu être tout autre. A la place, les Jetsons nous livrent là une copie sans grosse faiblesse irrévocable, mais surtout sans grande folie ni de point fort qui puisse le faire se démarquer. Il n’est ni vilain ni joli, n’a pas de bande-son remarquable ou détestable, il est juste moyen. A la limite du médiocre et du passable, l’exemple même du jeu que l’on aurait bien voulu voir plus beau mais qui se révèle aussi insipide que toute une palanquée de titres que l’on aura vite fait d’oublier aussitôt après leur avoir accordé une chance. Ce qui est d’autant plus regrettable lorsque l’on y a placé l’espoir innocent d’y retrouver l’étincelle qui brillait dans nos yeux des années en arrière…

Et le pire dans tout ça, c’est que le dessin-animé n’était finalement pas si bien que ça. Quel coquin de sort nous joues-tu là, ô vieillesse ennemie…
Le point de vue de César Ramos :
Un prix supérieur à la moyenne justifié par une diffusion plus faible.