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Baku Baku Animal
Sega - 1992
Mettez vous Baku Baku sale chienne par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Hier le monde allait mal. Les témoins du procès Pasqua se retournaient tous les uns après les autres, jurant finalement que toutes ces accusations portées contre le brave homme n’était dues qu’à une petite biture entre eux, pour la déconnade. L’Espagne après la Grèce se tapait encore une dévaluation de sa capacité de crédit, entrainant avec elle les places boursières du monde entier. La nappe de pétrole se répandait tranquillement au large de la Louisiane en menaçant les côtes de ce bel état américain, et pire que tout, la rue principale de Plouhinec sur Guénolé était mise en sens interdit malgré la protestation des riverains. Merde alors.

Et puis le vrai bonheur est apparu. D’abord naïf, timide, comme une jeune fille que l’on épluche pour la première fois, avant de devenir une véritable furie dévergondée les yeux emprunts du vice de la pire espèce. Le tout sous la forme la plus improbable que la terre n’ai jamais vu naître :

« Tu veux être mon copain ? »

Un lapin. Mignon en diable, de ce genre qu’on enlève de l’assiette - une fois dépecé et cuit - en le posant par terre d’amour, lui demandant de nous pardonner, s’il arrivait à faire un pas, une geste de vie, pour dire à la face du monde que non il n’est pas mort.

Ce lapin, amis de NES Pas, est le représentant le plus illustre de Baku Baku Animal sur Game Gear. Et oui, comme l’apparition du goût de banane dans le Beaujolais nouveau, vous ne vous attendiez pas à ça, hein mon cochon ? Le vrai bonheur vient de la Game Gear.

A l’époque trouble de sa sortie, le monstre mangeur de piles était en guerre ouverte avec la Game Boy. Le réfrirateur gris techniquement sortie de la route de la technologie en se terminant au tas possédait le luxe ultime d’avoir une ludothèque démente. Sega fort de ce constat s’est dit que bon, c’était pas mal en fait de copier tranquillement les jeux Nintendo, discrètement hop pop pop, personne n’y verra rien, ah ah c’est si habile comme plan.

Après columns en bundle, Sega a proposé Baku Baku Animal. Le docteur Mario de chez Sega. Au lieu d’avoir des pilules et des virus à zigouiller, place à l’animalerie à faire bâfrer. Dans ce puzzle game de l’improbable on va donc devoir agencer au plus fin des pièces de deux avec soit des fruits soit des animaux. L’assemblage d’un animal et d’une zone de fruits contigüe fera se nourrir la bête, nettoiera votre écran, le balancera en partie chez le voisin, et vous rapportera l’être cher. Tout en vous aidant dans vos petits problèmes de troubles érectiles. Ne le cachez pas, je vous connais mieux que vous ne pensez.
Je te vois d’ailleurs. Lapin.

Je plaisante, je ne vois rien du tout, ah ah. Si vous avez regardé autour de votre machine pour voir si je n’étais pas par la fenêtre, il est temps de s’aérer hein, vous avez un sacré pet au casque… On va donc aligner les blocs. Voila. L’environnement est coloré, relativement lisible. Il demandera quelques minutes d’adaptation quand même, le temps de faire les associations d’animaux / nourriture. C’est aussi l’occasion de réviser en douceur ses classiques. Et oui, vous aviez des doutes mais le jeu le confirme : le panda ne mange pas de banane. Ni le singe les carottes. Je sais, nous sommes au bord du jeu vidéo éducatif. Marchand de rêves je vous dis…

L’environnement est donc chatoyant, et l’on combat avec aisance. Le jeu répond au doigt et à l’œil, ce qui est tout de même un brin rassurant vu que techniquement ce n’est pas non plus le nirvana. C’est plutôt Montluçon. Mais cela se fait bien. La musique quant à elle prête à se crever les tympans. L’ambiance n’y est pas, cela vrille les quelques neurones subsistant à l’exercice périlleux du « le chien mange t’il l’os bordel, j’ai 2 secondes avant que le bloc tombe BORDEL ! » et on coupera le son, tout simplement.

Les niveaux s’enchainent tranquillement. Le luxe a même été poussé jusqu’à l’insertion d’un scénario. Et ouais. Dans un puzzle game. Et ouais. Il ne sert à rien, soit, mais il est là, comme ce vieil oncle qu’on ne connait pas, qui est posé adossé à la cheminée, qui ne parle plus depuis dix ans, mais qu’on aime bien. Comme une présence, un vieux calendrier des postes périmés avec un joli chaton. A part que votre oncle ne miaule pas. Oh non. Ni le calendrier d’ailleurs, mais nous y reviendrons.

On passe donc un excellent moment. Le mécanisme rodé du puzzle se déroule à l’infini, et le tout étant tout de même merveilleux d’ambiance visuelle, on y reviendra, même quinze ans après. En oldies convaincu nous rirons de concert en comparant avec Docteur Mario tant le pâle clône est là, mais l’idée est formidable et bien amenée.

Le lapin a d’ailleurs vachement bien fait son job. Deux ans de prison ferme ont été requis contre Pasqua, le CAC 40 à repris 1,4% en une journée, et la nappe de pétrole va frapper la côte américaine. Et on s’en fout, car c’est très loin de la Bretagne. Il reste bien le souci de la rue de Plouhinec, mais finalement, on préférera nourrir un lapin.
Le point de vue de César Ramos :
Jeu bundle, trouvable partout gratuitement.