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TaleSpin
Capcom - 1990
Oh oh oh oh oh ! Moteur ! par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Il y a des licences qui font plaisir. En tout cas pour moi. Si Super Baloo n’évoque rien pour vous, passez votre chemin mécréant. Il faudrait être mad, ou très con, ou les deux pour ne pas sentir cette odeur des bons chocolats du mercredi, ces matins de dimanche à regarder le Disney Club avec sa bande de doux dingues (qui je suis persuadé ne me ferait absolument pas sourire aujourd’hui, magie de l’âge…). Et puis Super Baloo. Le héros le plus abstrait de l’histoire Disney porté sur NES. Autopsie.



Baloo. Mais si souvenez-vous du livre de la jungle ! L’ours cool qui veut que la vie soit peinarde, qui se gratte le dos en déracinant des cocotiers. Et bien les petits gars de chez Disney ont fume, et les ont fait devenir des hommes. Allez savoir pourquoi. On se retrouve avec Shere Khan en multimillionnaire, qui paye grassement Don Carnage pour faire ses basses œuvres. Pendant ce temps là, Baloo est pilote de l’air et livreur. Livreur quoi. Le mec qui déracinait des arbres coincés dans un zinc minable de postier. Wow.



S’ajoute à cela tout le folklore Disney. Une femme qui gère l’entreprise de livraison. Forcément. Elle est mignonne, sévère mais juste. Le roi louis est toujours le roi, mais du bar. Il tient désormais un zinc, mais un vrai, où Baloo aime à se pourlécher les babines après une bonne journée de turbin. Il y a aussi le mécanicien génial mais un peu fou qui sait tout faire. Forcément. Le huggy les bons tuyaux de Disney. Et comme c’est un dessin animé pour djeunz rebelle, il en faut un. Là, on a casé Kit (pour l’identification, un prénom en 3 lettres, pseudonyme insignifiant pour faciliter l’imprégnation du jeunes audimat). Il est l’acolyte de Baloo, il va l’aider, veut devenir comme lui. Ce qui est idiot, qui rêverait d’être un gros ours avec une casquette grotesque dans un avion ?



C’était aussi sans compter sur le drame Shere Khan. Oui, forcément il faut qu’il soit millionaire. Faire réver l’enfant en donnant la classe à un méchant. Bel exemple pour la jeunesse tiens.. Mais comment est-il devenu si riche alors qu’il était incapable d’allumer une flamme dans le livre de la jungle ? Ah ah ! On ne me prend pas pour une bille moi tiens, ah ah ! Mais nous nous égarons.



Capcom a donc pondu ce jeu dans sa période faste sur NES. Ils ont tout de même eu un nombre de licences de fou sur ce support c’est impressionnant. Mais comme le dit l’adage populaire « Jeu à licence, jeu qui flanche ». Oui, souvent les adaptations de films / séries sont des merdes. Grossièrement les éditeurs prennent un jeu lambda, colle la tête du héros qu’ils ont payé une fortune dans le jeu lambda, et sorte ce jeu à grand coup de marketing. Donc là on a de quoi avoir peur.



Surtout que Talespin est un shoot. Un shoot avec un perso Disney, on peut frôler par avance la tachycardie. Mais ce serait idiot. On poursuivra le lancement du jeu, et l’écran titre à la Capcom. Pleins de couleurs, le héros, une musique à la Capcom. Une animation pour animer le tout et paf. On valide. Nelly nous donne une mission bidon, et c'est tipar Gérard. Mon Dieu, un scénario dans un shoot !



Et ça y est, on est dans le zinc. On se tape Baloo dans un petit avion miteux. Quelques pressions sur les boutons nous font remarquer que le tir de base est vraiment arthritique. Ca va saoûler, c'est sur. Mais là, une surprise ! L’appui sur A fait se retourner l’avion, et par la même occasion le scrolling. Ok je vois le genre, ça va envoyer du petit bois tout ça tiens. On a donc un shoot a scrolling forcé, mais dirigeable tout de même, et un tir de paralytique en fin de vie. Merveilleux.



On sera frappé comme d'habitude dans chaque jeu Capcom des graphismes. C’est très beau. Les palettes sont harmonieuses du début à la fin du jeu, les ennemis sont fins et colorés, les décors vraiment jolis, ça chatouille la pupille dans le bon sens. Et les musiques sont bon esprit. Punchy, cool, à la Capcom. On ne s’en souviendra pas, c’est évident, mais elles n’auront pas gêné, accompagnant avec plaisir l’action. Donc du lourd techniquement.



On dirige donc notre petit avion dans une action assez complexe. Le nombre d’ennemis est parfois élevé, et comme la maniabilité de l’avion et surtout le tir poussif ne rendent pas la chose aisée, on se surprend à mourir quand même assez fréquemment. Oui, c’est un jeu pas évident, à cause des limitations de gameplay. On enchaîne donc des niveaux à la difficulté hyper progressive, dans des environnements sympathiques, mais un peu pénalisé par notre ami qui n’est pourtant pas un manche.



Je tenais à t’attirer l’attention ami lecteur sur la blague particulièrement drôle que je viens de faire. Car drôle, elle l’est. Une fois que tu l'as comprise tu peux poursuivre. Sinon relis le paragraphe du dessus.



Plus que le gameplay poussif, il y a surtout le manque d’ambiance du jeu. On enchaîne les missions dans un univers coloré, avec une musique sympa, ok. Mais c’est tout. On n’est pas entièrement dans le jeu. Rien n’est fait pour être à fond dedans. Et c’est un peu con car on le survole (là encore pour une jeu d'avion il y a une blague, ah ah je suis intrépide). Je viens à la minute de terminer le jeu pour la troisième fois de ma vie, mais non, j’ai tué pleins de gens, j’irais sûrement boire une tequila con lecce chez Louis pour l’humour, mais c’est tout. Même les stages bonus avec kit sont creux. On ne rentre pas dedans.



Au final c’est un peu du gâchis. Un jeu coloré, une musiquette sympathique, mais un gameplay avoisinant de très près la médiocrité la plus totale, et un univers peu exploité. J’attendais peut-être trop de ce jeu car j’adorais Super Baloo à la télévision, mais le jeu est tout simplement moyen. Ah Lénine, réveille toi…

Le point de vue de César Ramos :
Ce jeu est un paradoxe : Disney-Capcom on pourrait penser à une énorme distribution. Et bien non, il n'est pas si courant que ça, heureusement à pas cher...