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Ikari Warriors 2
SNK - 1988
Rambo meurs (bis), la relève est là par Nashou

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Il y a des amis dont l'on croit tout connaitre et qui surprennent lorsque l’on s’amuse à dépoussiérer leur passé. Je pense tout particulièrement à un estimé collègue François qui passait ses nuits à traquer de la vieille pour lui casser quelques dents (« c’est pas l’Asie, c’est pas de l’ivoire, mais l’excitation est la même » me confia-t-il autour d’un verre). Mais c’est fini tout cela, c’est désormais une personne respectable.



La société SNK, que tout le monde connait au moins pour Metal Slug et King Of Fighters a eu aussi quelques problèmes d’identité comportementale à ses débuts. Avant de créer le monstre de puissance que fut la NeoGeo, il fallait bien vivre, et SNK décida de porter son jeu d’arcade nommé Ikari Warrior sur la console phare du moment : la NES. Je ne vous la joue pas suspens, allez donc lire la critique sur le site pour comprendre l’étendue des dégâts. Ce qu’on ne sait pas forcément, c’est qu’ils ont osé sortir une suite : Ikari Warriors 2 – Victory Road. Et rien qu’à observer la boite du jeu, on sait qu’on est parti pour un grand moment vidéo ludique.



Tout d’abord, le scénario est tout bonnement extraordinaire même s’il suit directement celui de Ikari Warriors 1. Paul et Vince, deux militaires bien épilés et moustachus viennent de sauver leur colonel. Alors qu’ils reviennent en avion : un accident surgit, l’avion tombe en flamme et c’est … la warp zone. A vous d’affronter le « war dog » Zang Zip qui détient la terre en esclavage sur des planètes extra-terrestre !



Ensuite, le jeu s’annonce techniquement fantastique, tel l’atteste sur la boite l’étiquette « featuring voice and morse code ». Et en effet, dès la scène d’introduction le code morse est utilisé. Pour chaque lettre de chaque mot de chaque phrase, la console bip en morse. Le texte de 23 mots met 1 minute et 25 secondes à s’afficher et vous avez perdu 8% de vos capacités auditives. Pour les voix digitalisées, encore une fois c’est tout à fait vrai. Le héros parle, crie quand il meurt et de manière bien plus variée que Monopoly sur Nes (qui lui aussi possède l’eye-catcher « Avec voix digitalisées »). Cependant, il existe un petit problème de restitution : on ne comprend rien. Je ne suis pas une star en anglais, mais la c’est de la bouillie. Je suis d’ailleurs prêt à filer une cartouche de « Lee’s Trevino’s Fighting golf » au premier qui me fera la traduction des voix.



Graphiquement, ce jeu est inégal : il alterne entre le laid, le mauvais goût, et le néant. Autant les deux premiers sont compréhensibles, autant pour le nihilisme des décors… On dirait que le graphiste s’est barré en cours de jeu tellement il avait honte. Certains écrans sont vides. Il y a le héros, le sol, et rien d’autre. Avec du recul, je me demande si le graphiste ne s’occupait pas également, en même temps, du contrôle qualité : on est tous habitué aux petits clignotements à droite à gauche et aux sprites, mais là on a carrément le droit par moments à l’écran complet qui déconne, le temps d’une ou deux images. De même le jeu est d’une fluidité absente. L’écran tilte de haut en bas, en saccades, suivant les mouvements du moustachu. Chaque niveau et menu mettent 2 secondes à se charger (avec écran noir à l’appui). Ca surprend tellement sur NES qu’on croit que le jeu a buggé.



A cela il faut rajouter l’édifiant échec du gameplay, ruiné par une lenteur omniprésente, et le fait que notre brave mette une demi-seconde à se retourner. Les ennemis sont atrocement laids mais efficaces : ça ressemblerait presque à un manic shooter si le héros n’était pas si large, si vulnérable et si handicapé. En plus ce gros crétin ne tire même pas en face de lui, mais en face de son fusil qu’il porte à l’épaule droite, ce qui est über pas pratique. Les boss sont variés et terrifiants : ils se déplacent deux fois plus vite que vous, ils sont deux fois plus gros que vous, mais heureusement ils sont bien plus cons que vous. Il suffit de rester à un endroit en shootant, sans bouger, pour les tuer. Ça ne compense pas le fait que d’une manière générale, le jeu est extrêmement incontrôlable, difficile, intolérant et que vous ne possédez qu’une seule vie, sans continue.



Certaines innovations sont sympathiques cependant. Par exemple le fait de devoir lancer des grenades pour percer un mur (repris plus tard par le fantastique Guerilla Wars, également de SNK). Ensuite, les magasins. La le concept est encore une fois un peu laid. Pour pouvoir rentrer dans le magasin vous devez tout d’abord payer (avec les cœurs des ennemis abattus). Ensuite, vous pouvez soit acheter, soit combattre pour vous faire de l’argent. Dès que vous achetez un objet, vous ressortez tout seul du magasin, et vlan, il faut casquer de nouveau le droit d’entrée. Dans l’arène, on se croirait chez Ikéa. Les ennemis portent les noms de « Epinda », « Clinjon » et « Branjosp », tout droit sortis du catalogue 1989. Surement sorti de l’inspiration du dit graphiste… Et puis enfin, il y a les phases WTF, où l’on fait du balltrap pour gagner des cœurs.



J’aurai aimé en dire plus, mais après 2 heures de jeu, je n’ai pas passé le troisième niveau. Les faits de n’avoir que 6 points d’énergie, 1 vie et 0 continue, et pas moyen d’en regagner aurait du m’inspirer la méfiance dès le début du jeu…



De par tout ça, Ikari Warriors 2 est je pense bien plus mauvais que le premier. Oserais-je dire qu’il est pire que 10 Yard Fight ? Non, il ne faut quand même pas déconner. Par contre Ikari Warriors 3…



Supplément gratuit : Mais pourquoi sont-ils si mauvais, les Ikari Warriors ?

Outre les défauts de réalisation, le plus gros problème des Ikari Warriors sur Nes vient de leur maniabilité catastrophique. On passe son temps à se tourner pour aligner les ennemis, à deux à l’heure. A l’origine, le jeu était sur arcade et possédait un stick très particulier : un pouvait faire tourner la boule du stick pour orienter le personnage. Cela permettait de se déplacer dans un sens mais de tirer dans un autre. Cette chose à bien évidemment disparue sur Nes, provoquant le désastre que l’on connait
Le point de vue de César Ramos :
Inconnu en Europe, abandonné au coin de la route aux USA.