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Volleyball
Nintendo - 1986
Hashishita m’a tuer par Hebus San

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Aujourd’hui je suis sur les nerfs. Me demandez pas pourquoi, c’est comme ça, c’est tout. Et quand je suis énervé, rien ne vaut un bon petit test pour me détendre. Un test sur NES. Ouais, c’est tout bon ça. Alors voyons voir…. et ben c’est parfait ça ! Un jeu de volley-ball ! Idéal !

Je précise pour ceux qui n’auraient suivi que d’un œil distrait le déballage de ma vie privée sur le forum que le volley-ball est mon sport de prédilection. Comprenez par là que non seulement j’adule ce sport, mais qu’en plus je le pratique assidûment depuis plus de 10 ans. Au moins deux fois par semaine. C’est donc en tant qu’homme avisé et éclairé que je vais pouvoir porter un jugement sur ce jeu.



Autant être direct : vous allez assister aux jeux paralympiques. Section lourde. Le volley pour paraplégiques manchots en quelque sorte. Vous êtes attachés ? Alors on décolle.

Graphiquement ce jeu est proche du néant.D’un style que ne renierait aucun nihiliste, il se rapproche furieusement de ses illustres « confrères sportifs » de la même époque que sont soccer et tennis. Aaah, glorieuse époque aux titres bénis. Ceux qui l’ont connue savent également que sous le minimalisme éclatant de ces patronymes se cachent une réalité bien plus sordide. Nous sommes en 1986, et le moins que l’on puisse dire c’est que la simulation sportive n’est pas le style qui tire le mieux parti des nouveaux médias ludiques. Et ça n’est qu’un doux euphémisme…



Regardez gigoter ces pauvres tas de pixels informes, ils sont tellement bancals qu’ils ressemblent à une partie de Jenga® bien avancée ! Je passe vite fait sur les couleurs scandaleuses dont sont affublés les joueurs (et joueuses), pour arriver au seul point graphique a peu près satisfaisant : le terrain. De bonne facture, il respecte bien les proportions d’un vrai terrain et inclut même la ligne des 3 mètres. Rassurez-vous tout de suite, ce n’est pas pour tout de suite les attaques dévastatrices des lignes arrières, mais bon, l’effort a été fait pour donner au terrain un certain professionnalisme non négligeable.

Professionnalisme qui fait défaut ailleurs. Aux arbitres par exemple ! Je sais, on est en 1986, tout çaaaaa, mais merde ils auraient pu faire un petit effort. Les décisions sont parfois TRES contestables (je vous ai dit que j’étais mauvais joueur ?), et virer les arbitres, qui ne sont là finalement que pour agiter les 6 pauvres pixels qui leurs tiennent lieu de bras, lever leur drapeau minable façon mouchoir du pauvre ou emmerder le joueur en le frustrant (obligé que ça ait été une des fonctionnalités prévues à la base tellement elle est FIGNOLEE), aurait peut être été la meilleure des options. Parce que là y’a de quoi attraper de bon coups de sang. « Bloc out ?? Mais où bloc out ??! Putain mais descendez le moi de sa chaise le guignol !! Mais je vais lui en montrer un de bloc out moi ! Direct sur sa gueule ! Et je finirai en lui carrant la mire dans le fion par dessus le marché !! Rhaaaaa !!! ». Notez que la mire n’existe que dans mon esprit, mais on a déjà un beau terrain et un beau filet, on ne pouvait pas tout avoir…



Le public est à la hauteur des joueurs. Un tas de pixels censés représenter une tête. Des centaines de tête. Sur plein de rangées. Et toutes parfaitement identiques. Les méfaits du clonage dénoncés bien avant l’heure j’imagine. Et oui Volley Ball est un jeu engagé, vous l’ignoriez ? Remarquez qu’en question de clonage les joueurs se posent là eux aussi. Mis à part le distinguo des deux sexes et les couleurs diarrhéiques des tenues, tous sont strictement identiques.

Mais abordons avec entrain le jeu en lui même. Après de telles promesses graphiques, allons-nous légitimement nous tordre en deux de rire/colique/douleur ? Et bien à ma grande surprise non. Je développe.



Les règles sont globalement respectées. Les grandes lignes s’entend. 3 touches de balles, le contre ne comptant pas comme une touche (encore que pour relever une balle déviée faut se sortir l’avant bras du cul…), les arrières n’attaquent pas (normalement c’est « au delà de la ligne des 3 mètres » mais là c’est « tout court »), et comme on est en 1986 il faut servir pour marquer le point. L’horreur. S’il y a bien un sport qui a évolué spectaculairement dans ses règles ces 10 dernières années c’est bien le volley. Bon ici vous reviendrez au bon vieux temps des USA/URSS avec des parties interminables puisqu’il faut gagner deux échanges pour faire un point si vous n’aviez pas le service… beuark. Par contre ne vous attendez pas à des subtilités hein ! Pas de changement de joueur, évidemment pas de libéro, pas d’attaques en courte, pas de rotation sur le terrain… bref pas grand chose. Pas grand chose, mais suffisamment.

Après une petite demi heure de prise en main catastrophique (qui a bien failli ruiner le pauvre clavier miteux que m’a alloué l’administration), le jeu se révèle être finalement assez jouable. Vous êtes donc prévenus. Va falloir en chier. Drôlement même ! Un peu comme quand les fiers guerriers Africains partent à l’assaut de « la barre » sur leur frêle esquif. Une fois celle-ci franchie, c’est la plénitude orgasmique. Sauf que là vous avez un pauvre bateau Sevylor® de merde (mais siiiii, le bon bateau des familles à la plage, le tout jaune et bleu) et que c’est la grande barrière australienne qu’il vous faut passer. Et comme pour les Africains, y’en a plein qui n’en reviendront jamais. Quant à ceux qui auront victorieusement réussi l’épreuve, ils en garderont une blessure à l’âme, un genre de je ne sais quoi qui vous fera frémir d’appréhension à chaque nouvelle partie.



Mais quoi qu’il en soit ce jeu est jouable ! Je persiste et signe. Si j’y suis arrivé, vous le pouvez aussi. Réception, passe et attaque. Le triptyque est respecté, et les échanges s’enchaînent agréablement. Aucune tactique, il faut taper le plus habilement possible pour éviter de rater la balle, et prier pour que le contre adverse ne vous mure pas le passage. Sachez même qu’il est possible de gagner un set ! Si, si. Un match je ne sais pas encore (c’est drôooolement long), mais j’ai bon espoir.

Venons en maintenant au petit détail qui piment un peu le jeu : l’animation des joueurs. Vous connaissez le syndrome de la folle honteuse qui débarque aux urgences ? Ca donne ça : « Monsieur vous avez une bouteille de Coca Cola dans le fondement » « Oh mon Dieu je sais ! Je faisais le ménage tout nu après un apéritif donné chez moi, et puis j’ai glissé, et… et…. Oh mon Dieu…. » « Bien sûr Monsieur ». Vos joueurs ont un peu la même démarche saccadée. Genre « y’a un truc qui gène là… ». Mais ça encore on s’y fait.



Idem pour la posture ridicule qu’ils adoptent sur une attaque surpuissante adverse qui les percute. Une position assez équivoque qui n’est pas sans rappeler celle dite de la « sodomie intime » puisqu’elle se pratique les yeux dans les yeux. Ca aussi on s’y fait.

Non, ce qui parachève l’œuvre de l’animation, c’est le petit mouvement du bassin de TOUS les joueurs qui attendent l’engagement. Regardez les bien, parce qu’on y fait pas attention tout de suite. Oui, les bras bougent aussi. A l’avancée franche du bassin correspond un recul simultané des deux bras. Le tout assez rapidement. Et là ce n’est plus 12 joueurs de volley qu’on a sur le terrain, mais bel et bien 12 chippendales amateurs. Encore un scoop : The Full Monty n’a rien inventé !! Tout était déjà là ! Détail ultime, si vous fixez celui qui tient le ballon pour le service, vous vous demanderez immanquablement pour quand est prévue la naissance tant il y met du sien…



Et le public dans tout ça ? Et bien c’est merveilleux de fantaisie. Imaginez vous le central de Roland Garros, mais avec deux ou trois balles sur le terrain, et vous avez une bonne image du public. Ca bouge dans tous les sens, de manière totalement aléatoire, par petits groupes d’une 10aine maxi. C’est merveilleusement décalé.

Pour ce qui est des modes de jeu, c’est confort minimum : chiottes et douche sur le palier. Un palier de 35 chambres… Donc jeu seul homme, jeu seul femme, jeu à deux homme, jeu à deux femmes (c’est délicieusement ambigu ce que je viens d’écrire… j’adore). La seule différence entre homme et femme, c’est la vitesse de la baballe et la capacité de l’équipe adverse à vous boiter la gueule sur les contres.



Je le répète donc en guise de conclusion : persévérez un peu. Le premier contact est abominablement douloureux. C’est comme pour les impôts ou la sodomie mentholée : c’est le premier tiers le plus douloureux. Mais le jeu en vaut la chandelle. Rien de transcendant, mais les fans de volley de l’époque ont certainement dû y trouver leur compte, vous devriez donc y trouver le vôtre.



PS : si une bonne âme a ce jeu en trop chez elle….^^
Le point de vue de César Ramos :
Trop rare, étant l'un des premiers jeux de la console...