(Piles non incluses)
Megaman X
Capcom - 1993
C'est ta mère qui aime le X par Hunter_Chameleon

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Nous avons tous des vices cachés. Certains recherchent les daubes comme Indiana Jones cherche le Graal. D’autres prennent plaisir à se défoncer les yeux au rouge-et-noir en testant des jeux Virtual Boy. Et y’en a d’autres, comme moi, qui aiment Megaman, de l’amour du fanboy borné envers et contre tout.

J’en porte le blâme sur Megaman X, qui m’a converti depuis mes 6 ans environ. Je le blâme aussi pour mon attirance envers Cobra et Samus Aran (car je suis canon-à-la-place-du-bras-ophile. C’est rare, mais ça existe) Flashback…

J’ai 6 ans, et mon grand frère (grâce lui soit rendue) vient d’acheter Megaman X. Un léger temps (2 secondes) passé à regarder la boîte et feuilleter le manuel m’indique que ce jeu « déchire ». J’insère la cartouche et allume la SNES.
On commence, Capcom oblige, avec le petit jingle propre à la marque. Mais ... tiens, la police n’est pas la même ? (Je le remarque en comparant à mes souvenirs d’Aladdin, toujours sur SNES)


L’absence de logo en question


Laissons l’intro, pour voir. On assiste à un joli résumé des capacités de X, dont les grands points à retenir sont (en compilant du manuel et de la traduction donnée par le grand frère) :

1. il a été créé par le Docteur Light
2. il a un esprit humain, avec le libre-arbitre et tout et tout
3. pour éviter qu’il ne décide de contrôler le monde, on l’a enfermé pendant 100 ans pour le soumettre à des tests
4. il a été déterré par le Docteur Cain
5. on a reproduit des robots (ou réploïdes) en masse sur son modèle
6. certains sont devenus Mavericks, et c’est la merde
7. seulement X peut sauver tout le monde

C’est classique, mais on a un prétexte autre que « je veux essayer mes tennis » ou « je nettoyais et un tuyau et je me suis trompé d’embranchement ».

Quand le logo arrive, c’est la claque. Un rock qui pulse (pour l’époque), des effets lumineux, et après, X lui-même en guise de curseur.


Comme disait Karl Marx, « la sobriété, c’est capital ».


Les options de l’écran-titre sont :
A- lancer directement le jeu. On y reviendra plus tard.
B- utiliser un mot de passe, évitant de refaire le jeu depuis le début à chaque fois. Les Metools mériteraient un article à eux seuls.
C- aller à l’écran des options, pour reconfigurer la manette, et écouter les musiques et bruitages. A noter que je n’ai pas reconfiguré ma manette en presque 12 ans, mais s’il y a des gens qui veulent mettre le saut et le dash sur Start et Select, libre à eux…



Je propose que nous allions directement dans le vif du sujet : exploser du robot, parce qu’on est là pour ça, pas vrai ?

Le jeu commence sur une autoroute (on voit des voitures civiles fuir en sens inverse) avec une musique qui met dans l’ambiance : c’est la merde, et faut tout faire péter. Arrive le premier ennemi. Une volée de pruneaux et basta.


Les retours de vacance, c’est pas trop çà.


Ennemis costauds, ponts qui s’écroulent : rien ne nous est épargné pour nous apprendre à utiliser la charge et le « wall-kick » (grimper en sautant sur la paroi). Puis on arrive au premier boss.

Et là, c’est le drame.


Tiens, je ne vous aurais pas déjà vu dans un film de George Lucas ?


Il s’agit de Vile (alias Boba-Fett-qui-a-repeint-son-armure) dans une Ride Armor (futur élément récurrent de la série). On le blaste. Rien. Il nous charge. Ca pique.
Quand il reste deux barres d’énergie à notre héros, il lance une sphère d’énergie qui nous paralyse, et attrape X, puis se moque de lui dans le plus pur style méchant de dessin animé (« mouahahaha t’es bon pour la décharge »).

L’espoir vient sous la forme d’un Buster qui charge hors champ. Le tir part, et détruit le bras de la Ride Armor, libérant X au passage. Arrive Zero, le sauveur, dans un concert de riffs. Avant qu’il ne puisse abattre Boba pour de bon, le mécréant s’enfuie (quand je vous ai dit, que c’était un méchant de dessin animé !) Discussion sur le thème « il m’a défoncé la tronche » « ouais, mais tu vas devenir plus fort, p’têtre même plus que moi, toussa, allez, retour au bercail et au baston après » avec une musique légèrement plus douce en fond.


Astuce drague : sauver votre futur petit(e) ami(e)d’un sosie de Boba Fett, ça aide.


Arrive le premier mot de passe, que l’on note fébrilement. Puis, c’est l’écran de sélection, et l’on voit que Capcom, c’est la classe.




Ca a plus de classe que World 4-1, pas vrai ?


En plus des sempiternelles photos d’identité, l’écran central propose trois modes, c’est du jamais vu (et du plus jamais vu pour les trois en même temps) :

* un aperçu du niveau à venir (ou « tiens, chez la pieuvre c’est pas le désert, fou »)
* la localisation géographique du niveau (c’est mal foutu pour une invasion du monde, ils tiennent tous dans un espace plus petit que Rennes)
* les caractéristiques du boss (taille, poids et attaque. Notez que dans le jeu, ça change que dalle)

Un grand nombre d’environnements est proposé, depuis la forêt jusqu’à l’usine d’incinération, en passant par la mine et l’aéroport. On en a pour son argent.



Visitez le parc national ! Avec ses bûcherons culs-de-jatte, ses chenilles tueuses et ses chutes de pierre !




En 21XX, le recyclage se fait par compactage et torrents de lave. La classe.




J’ai bonne mine dans ma mine car ce qui me mine, c’est ma mine.




Le futur, c’est moche : même les boules de neige peuvent tuer.




Sous l'océan/ sous l'océan/ Y’a de la baston/ Et des robots poissons/ Sous l’océan.




Vous connaissez la différence entre Spark Mandrill et Claude François ? Aucune, ils sont tous les deux au courant. Haha. Hem.




Tuyaux et tortues : serait-ce un plagiat ?




Jour de grève chez Air France : les bagagistes attaquent tout le monde.


Fébrilement, on choisit le pingouin. Il a l’air moins dangereux, et (comme on s’en apercevra plus tard), c’est un choix stratégique.

Grosse claque : on est accueilli par le thème des boss de la série classique (vous savez, le Tadadadadaaaa Tadadadadaaaaa tada ! tada ! Tadatadadaaaaa !) avec éclairs, et silhouette du boss en noir et blanc. Puis le boss salue devant le blason de Sigma. On sent qu’il en veut, qu’il n’a pas mangé depuis trois jours et qu’il veut se faire un rôti de X. Réponse somme toute légitime face à un joueur qui veut se faire des bottes en peau de pingouin.


Ce genre d’intro me rappelle toujours un sentaï du pauvre.


Je ne détaillerais pas tous les niveaux, mais sachez qu’un grand soin a été apporté aux graphismes partout : X fait de la buée chez Chill Penguin et des bulles chez Launch Octopus quand il respire, les nuages défilent en arrière-plan chez Storm Eagle, la lave coule de manière réaliste chez Flame Mammoth…

Maintenant, parlons gameplay. Trois boutons sont assignés aux actions principales : un bouton de saut, un bouton de tir, et un bouton de dash. Miracle de la technologie, leur fonction est indiquée par leur nom.
Les gâchettes, elles, servent à alterner entre les armes que l’on a récupéré sur les carcasses fumantes des Mavericks que l’on a envoyés rejoindre la grande animalerie céleste, et le bouton Start donne accès à l’écran d’armes, détaillant le niveau de vie restant, les armes débloquées, leur niveau d’énergie, le nombre de vies (entre 0 et 9), et la présence et le remplissage des Energy-Tanks (ou E-Tanks).

L’une des principales différences avec la série classique (en plus des boss basés sur des animaux), c’est la barre de vie : elle est évolutive. Risible au début, mais grâce à huit cœurs (un par niveau), elle augmente jusqu’à dépasser l’énergie des armes.


X, as-tu du cœur ?


L’autre innovation, c’est l’armure. Séparée en quatre pièces donnant chacune des bonus non négligeables, il faudrait être mad (ou inconscient, ou les deux) pour ne pas partir à leur recherche. En plus, une fois complète, elle est classe.
Lesdits éléments sont :

* les jambes. Elles permettent de dasher, et ne font l’objet d’aucune recherche (on tombe dessus chez Chill Penguin)
* le casque. Ses coups de boule détruisent certains blocs. Zidane n’avait rien inventé.
* l’armure. Elle divise les dégâts par deux.
* le X-Buster Mk II. Non seulement la charge du Buster est plus puissante, mais on peut charger les armes de boss, avec des résultats assez groovy pour certains (genre, devenir invulnérable pendant quelques secondes pour le Chameleon Sting).

Note « amusante » : la dernière de la liste peut s’obtenir de deux manières :

* la méthode des hommes, des vrais, qui peuvent démonter un sous-marin russe en 3 minutes avec une épingle à nourrice, qui implique un certain nombre de pads détruits
* la méthode des lâches, où l’on récupère l’arme sur notre chemin dans la première partie de la forteresse de Sigma

Quelque soit la pièce d’armure, elle se trouve dans une capsule. En passant devant, on déclenche une cut-scene, où un hologramme du Père Noël (ou le Dr Light, j’ai égaré mes fiches) nous sort un discours du style « X, tu es notre seul espoir, allez prends cette upgrade et retourne au charbon ». Et après avoir récupéré ladite pièce, on a droit à une démonstration de ses effets. Merci Capcom.



Je détiens la force toute puissaaante !!! … Bon, ça marche mieux quand on récupère le Buster.


Enfin, dernier changement, par rapport aux E-Tanks. Au lieu de le trouver pré-remplis, et en quantité quasi-illimitée, on est limité à 4, remplis de manière évolutive : toute capsule d’énergie surnuméraire est ajoutée dans le réservoir.



Qui épargne gagne.


Maintenant, parlons des musiques. Un thème différent par niveau (même dans la forteresse finale), des musiques de combat de boss épiques, des effets sonores différents pour chaque arme… vous en aurez largement pour vos oreilles, et remercierez Capcom d’avoir mis un Sound Test dans le menu d’options (rappelez-vous, au début de cet article, je l’ai mentionné)

Au final, nous avons là un jeu de grande qualité, aux graphismes soignés et musiques de même, et qui fait regretter que Capcom n’ait pas fait aussi bien pour la suite. Megaman X mérite largement sa place dans votre ludothèque.



The fight is everything. Ah mince, mauvaise série.




Mythe En Puissance

Je tiens à parler d’un élément qui m’a tenu à cœur durant de longues années, et a influencé mes pseudos et avatars sur le Net : la quasi-invincibilité de Sting Chameleon.


The Face of Evil - 1994


Refaisons un flashback. Etant encore jeune, fou et ignorant (plus qu’aujourd’hui, c’est dire), je connaissais peu de choses au système de faiblesses des boss dans la série, mais avait compris que « la glace ça fait mal au Mandrill ». Malheureusement, je ne voyais pas comment faire rendre gorge à Sting Chameleon.

J’avais pour méthode d’utiliser le Horming Torpedo (donné par Launch Octopus), ce qui donnait lieu à d’épiques joutes entre moi-même, sous la forme de X, et cet ordure finie d’enfoiré de lézard de merde à la con de mes organes reproducteurs (et merde à la censure).
Car cet infâme croisement d’un iguane bourré et d’une machine à laver en fin de garantie a un des patterns les plus vachards du jeu : il peut se rendre invisible pour passer dans votre dos (ce qui fait perdre un ou deux missiles à chaque fois, car on ne peut s’empêcher de le canarder), et passe la plus grande partie du temps dans l’angle supérieur opposé de la pièce, à vous canarder de piques. Et si on veut sauter pour se mettre à son niveau et le dézinguer, le plafond fait mal quand on le touche. Capcom, enfoirés !


Ce qu’on ne voit ne peut nous faire du mal … tu parles.


Si ça ne suffisait pas, il peut faire tomber une pluie d’épines, ou juste passer devant vous et vous larder de coups de langue. Quelle ordure.


Non seulement il est chiant à battre, mais en plus il est vulgaire.


Mais à chaque fois, tel Saint Georges terrassant le dragon, je renvoyais cet être d’infâme là d’où il venait (en enfer), et récupérait fébrilement son arme avant de noter le mot de passe de mes mains rendues moites par la joute.

Ce n’est que récemment que j’ai découvert que c’était une vraie loque face au Boomerang Cutter. Hum. Bon. Mais malgré tout, le reptile a gagné mon estime et mon respect urbi et orbi, et saeculori saeculorum.



Prends ça ! Ta mère nettoyait à 60 degrés !
Le point de vue de César Ramos :
Trouvable. Cher souvent, mais trouvable...