Le site qui a battu Sheng Long.
Shaq Fu
Delphine Software - 1994
Caricature de combat par Hebus San

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Shaq-fu. Tiens ça donne quoi en initiales ? SF. Ouais, y’a pas à dire le hasard fait bien les choses. C’est bien foutu la vie. Aujourd’hui je me suis fait percer un rein par ma chef pour 3 minutes de retard (il est vrai ajoutées aux quelques 4 heures que j’ai du cumuler depuis 1 an, mais on ne se refait pas). Donc je suis de mauvais poil. Et quand je grogne faut pas rester au milieu. Et là paf, je tombe sur quoi ? Shaq-fu. Oh je vous vois bien sourire en coin vous savez. Le rictus narquois au lèvre du genre « ben vas-y démonte-le ce jeu de merde ». Et bien oui, je vais vous faire plaisir. Et dans le même temps passer mes nerfs. Explications.



Saviez-vous que SF est un paradoxe marketo-commercial à lui tout seul ? Non hein ? Tonton bubus vous explique la chose ; si vous lancez le jeu…. ben si, allez-y… rhôôô ça va pas vous tuer quand même ! Donc si vous lancez la cartouche, euh non, le jeu (un accident est si vite arrivé) que constatez vous ? Oui ! Electronic Arts ! C’est pas rien ça madame quand même ! Et en petit dessous ? Re-oui ! Ocean ! C’est de la pisse de chat Ocean peut-être ? Poursuivons encore. Triple oui nom d’une quenelle ! Delphine Software !! L’un des studios français les plus mythiques de tous les temps (croisière pour un cadavre, another world…)



Alors si avec trois des plus prestigieux nom du développement et de l’édition réunis sur une même cartouche on a pas un hit en puissance, où va t-on ? C’est bien ce que je me demande…



C’est assez mystérieux, mais ce jeu est un abîme de nullité. Un espèce de seigneur des abysses quoi. Un empereur de la médiocrité dirigeant son royaume d’une poigne de fer dans un gant en acier. Entendez par là indétrônable, inamovible, intemporel. Mine de rien on est obligé de parler d’un tel jeu tant il a su hisser la création merdeuse au rang d’exercice de style. Ah ça, elle est pas encore née l’équipe de développeur qui osera sortir un truc pire que cette infamie ! Même les codeurs du week-end font des trucs en flash plus jouables que ça. Et l’excuse de la jeunesse du support n’est de surcroît pas valable, le jeu étant sorti en fin de vie de la SNES. Non, croyez moi j’ai beau chercher je ne lui vois pas beaucoup d’adversaires dignes de son rang. C’est qu’il a une belle tête de vainqueur mon SF, la classe internationale, peut-être même le champion du monde…



Mais c’est qui ce Shaq au fait ? Shaquille O’Neal est un basketteur US initialement drafté par les Orlando’s Magic et élu Rookie of the year (meilleur espoir de l’année) lors de sa première saison. Un peu comme Anna Kournikova, il promettait beaucoup. Et un peu comme elle aussi, il n’a rien donné, rien gagné. Et comme il n’a pas la plastique de la reine des médias et qu’il a un petit sexe, ben il ne lui restait que le jeu vidéo et Pepsi pour développer son image. La boisson à bulles lui a réussi, le reste pas.



Vous vous demandez "pourquoi ne pas avoir fait un jeu de basket avec son nom" ? Vous achèteriez un « Michael Madar’s Soccer Pro » vous ? Voilà, pareil pour Shaq. Alors comme il est bâti dans un genre qui n’est pas sans rappeler les vieilles armoires en ébène massif, c’est tout naturellement qu’on l’a collé dans un jeu de combat. Enfin combat, combat… hop hop hop, c’est vite dit!



Parce qu’on lui a collé des adversaire à l’ami Shaq. Et pas de merd… enfin, pas des inconn… euh, enfin des adversaires féroces, et tout ça !! Ah ah ! Bon en fait non, on lui a collé 6 adversaires foireux selon les clichés habituels du genre : un bonhomme verdâtre, un femme-chat, un maharadja avec en greffe les pieds de Chun-Li, etc… Bref une honte.



Je vous passe l’histoire désastreuse du mode story. Déjà que les jeux de baston se teintent de ridicule quand ils tentent d’introduire un semblant de scénario… Mais là c’est le pompon. Shaq se balade dans Tokyo en cherchant je sais pas trop quoi à propos d’un match de basket. Il s’arrête devant un dojo de kung-fu avec un vieil homme mystérieux dedans (putain, mais que c’est bien trouvé bordel !)… Et paf, il bascule dans la 4ème dimension. Enfin the second world comme on dit aux iouaisses. Le tout avec moultes publicités pour Pepsi placardées sur les murs. Ah je vous avais prévenu qu’il était sous contrat. Y’a pas de raison que son double virtuel non, hein !



Voilà, vous connaissez l'histoire. Graphiquement c’est une insulte à la SNES, et un doigt dans le cul des joueurs. Préalablement trempé dans le sable. Avec les ongles mal coupés. C’est d’une laideur fascinante. C’est petit, très flou, et dans des tons de cuvette de chiotte après une soirée de réveillon au resto mexicain.



La maniabilité ? Mais quelle maniabilité? C’est pitoyable comme le reste. Les sauts sont incroyablement lourdingues, totalement inmaîtrisables et rigoureusement irréguliers. Les persos ne répondent certainement pas au doigt, mais à l’œil faut voir, j’ai pas essayé.



Le titre aurait été « Viens, je te bourre le fion avec un chardon pour 45€ », je ne m’en serais même pas offusqué. A la limite cela aurait eu la décence d’être honnête , et puis ça nous aurait fait rire un brin.



Mais un question me hante. Comment produire un tel concentré de mauvais goût ? Comme je suis un testeur génial (admettez), j’ai voulu pousser plus loin l’investigation, l’interrogatoire. Et comme chez les flics, il vaut mieux que seuls les caractères trempés lisent la suite… c’est pas beau à voir.



Nom, prénom ?... Alors ?... ALORS BORDEL ?! Ah je vois, on veut jouer au dur ! Tu vois ça ? Ca c’est un tournevis ducon, et je vais te prendre la température si tu continues à jouer avec moi. Toujours pas de réponse ? Très bien tu l’auras cherché. J’ai juré aux lecteurs qu’ils sauraient comment une déjection comme toi pouvait tomber aussi bas, et ils sauront… de Mordor… laisse tomber, tu peux pas comprendre, humour de testeur. Serre les dents fils, parce que je pense que je vais t’autopsier à vif.



Alors voyons ça. Mais laisse toi faire merde ! Tu vas voir je suis le meilleur dans l’introduction. Mes copains me surnomment « piston huilé » c’est pour dire. Et hop ! Aaaaah, ben on y voit déjà plus clair. Alors… ggnnnmmm… moui bé c’est pas joli joli hein. Remarque on a déjà un élément de réponse : les deux tiers du volume interne sont vides. Comme la boîte crânienne des joueurs de PS2 dis donc ! Fou ça. Mais pas de conclusion hâtive. Navré mais là je vais devoir forcer. Il est possible que ça pique un peu. Serre les dents et écarte les fesses.



**CRAC** Ah zut. Euuh, ça va ? … Youhou ? … Merdasse ! J’y suis allé fort là. Bon d’un autre côté j’aurai pas d’emmerde avec la famille. Et à y être je vais jeter un œil. Rhôôô, dingue ça ! Mis à part le fait qu’une grande partie de l’espace disponible soit, selon l'équipe de programmation, dédiée au refroidissement du circuit, et que les matériaux employés soient digne du pare-choc d’une skoda d’après guerre, il n’y a pas matière à justifier un tel fiasco. La science vient de faire un grand pas en avant mes amis.



Nous sommes donc là en présence d’un fait unique dans l’histoire du jeu (jusqu’à preuve du contraire, à vos tournevis ;) ). C’est le génie des développeurs et lui seul qui est responsable de l’aboutissement de ce jeu. Dans ce cas précis, la poubelle.
A l’avenir faites donc taire ces voix tentatrices vous entraînant sur le chemin de la facilité en vous serinant « ce jeu est une merde » sans chercher plus avant d’éventuelles causes.



C’est cette discipline que tout oldies devrait appliquer à la lettre. Pour les besoins de l’information, pour la soif de vérité. Afin de pouvoir déclamer un jour : « Shaq-Fu est une merde, mais je sais pourquoi ». Et en être fier !
Le point de vue de César Ramos :
Relativement commun. Dommage...