Le site qui se fait parfois ton père, pour changer.
Dezaemon
Athena - 1994
par Kazend

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
1921, la pipe aux lèvres, la canne à la main, Louis s’apprête à rendre visite à son frère parisien. Son titre de transport validé, il montre alors celui de son fils Gaston à l’agent. Tous deux embarquent dans la fière et sifflante locomotive qui les mènera à la capitale de notre beau pays. Poli et bien éduqué, Gaston s’installe gentiment sur la banquette après avoir laissé sortir une grosse bourgeoise de la cabine. Le trajet durera près de quatre heures. C’est beaucoup pour un jeune enfant de 9 ans, bien que regarder le paysage défiler et les vaches suivre le wagon semble lui suffire amplement. L’enfant est tellement sage que son père dans un élan de générosité lui tend affectueusement une bêtise de Cambray. Chic alors, quelle aubaine, j’espère prendre le train plus souvent, se dit Gaston dans sa tête, l’air satisfait. Une vache s’arrête de brouter, recule d’un pas, effrayée par cet engin, puis regarde, intriguée, le jeune Gaston qui racontera au dîner qu’il est persuadé que la vache lui a sourit.

2010, j’embarque pour la douzième fois de la semaine dans le TER Picardie à destination de Paris Nord. J’ai avec moi la DS, la Gameboy et l’ordinateur, j’ai même pensé à acheter un paquet de Pim’s avant d’embarquer. Le trajet durera une heure, c’est largement suffisant pour me terminer une cinquantième fois Super Mario Land 2 ou me faire le premier niveau de Ghost’n Goblins, tiens …

Seulement, le train, c’est relou. Et prendre le train sans emmener de consoles, c’est comme se présenter le jour du Bac sans casse-croute pour la terrible épreuve de philo. J’allume donc l’ordinateur dans l’idée d’éventuellement rédiger une critique de jeu pour [Nes-Pas ?] puis je scrute la ludothèque à ma disposition …

Dezaemon - Kaite Tsukutte Asoberu (J).smc

Ah.



Je lance docilement la rom et me dit que pwarf, au pire, si c’est mauvais, il m’en reste d’autres, un peu comme quand on se dit que bon, c’est pas grave, j’me rattraperais sur l’épreuve d’Histoire-géo.

Dezaemon, donc, ça sent déjà le jeu allergique aux cuisses de grenouille mais gardons confiance, c’est pas un shmup en jap qui va m’emmerder.

Jusque là, du classique, game start, edit et option. (« Edit » ? Diantre … Ne me dites pas que…)

Comme je suis un de ceux qui procèdent par ordre, toc, ni une ni deux, je clique sur gameplay. Là encore, second écran titre. Un jeu dans le jeu ? Mes présomptions concernant la structure du soft commencent à donner naissance aux théories les plus folles. J’y reviendrais.



Je tombe alors sur un bon shoot’em up des familles de l’époque, à savoir un vaisseau, des aliens.

C’est sympa, ça bouge bien, y’a du streum à tout-va, on récupère des rayons qui ballayent tout l’écran, des gros missiles qui filent bourlinguer les enculés d’en face par vague de 15, bref, du bonheur. La musique, idem, sympa, elle accompagne l’action. Pour le coup, c’est un shoot’em up plus tout à fait honorable et classique, le genre parfait pour un voyage en train, un cours de géographie un peu chiant, un gros caca, ou pour draguer la fille assise en face de vous dans le wagon, celle qui porte un T-shirt Space Invader et qui se passe l’OST de Axelay sur son iPod (mais je vous rassure, ce genre de truc n’existe pas).

Même la difficulté est bien dosée. OK, on s’y reprend à plusieurs fois pour certain boss qui envoient plein de salves de rayon de la mort très rapidement mais dans l’ensemble, c’est accessible et agréable à jouer.

Game Over.


Ah.


Bon c’est l’occasion d’aller voir ce mode « Edit », si c’est réellement ce que je pense, j’aurais enfin droit à mon shmup avec dickship VS Zombie Hitler.

Le mode d’édition se révèle en fait plutôt simple, on sélectionne l’élément qu’on veut personnaliser puis on se retrouve devant une grille sur laquelle on va designer la plupart des éléments du jeu.



On peut en effet refaire la gueule du vaisseau, du bouclier d’énergie, des tirs, des ennemis, des boss, des niveaux, etc… Evidemment, on ne peut pas stocker un nombre illimité d’éléments créés, mais suffisamment pour se personnaliser un niveau entier, voir plus. Après avoir trifouillé un peu, je me suis même retrouvé devant les menus permettant de choisir le type de trajectoires de tels ennemis, leurs tirs, leur réaction face aux miens, etc… Mais mon objectif était plutôt de ravager le museau à un zombie-Hitler avec mon dickship.



Je ne vous cache pas que dessiner à la manette, bon, hein, on sait tous que pour une simple quéquette, ça ira, mais on préfèrera brancher la souris de Mario Paint. (Dans mon cas, la précaution de base à appliquer aurait été de cacher l’écran de l’ordinateur lors du passage du contrôleur… Qui a bien rigolé…)



En continuant à me balader dans les menus, je suis même tombé sur l’éditeur de musique qui rappellera celui de Mario Paint. OK, c’est juste excellent, j’vais carrément pouvoir mettre les musiques de Star Wars. Je comprends pas pourquoi j’ai jamais entendu parler de ce jeu avant. Ils me font marrer les autres avec leur Mugen, tiens …



En définitive, Dezaemon a tout pour plaire. Il divertira aussi bien le mec qui veut se lancer un petit shmup à la cool pendant un trajet un peu relou en train que celui qui a une bonne heure devant lui et qui compte bien montrer que bon, Parodius, y’a pas d’quoi en faire tout un plat parce qu’on peut piloter des pingouins.

Encore un truc que nous envieraient les gens du XXème siècle, tiens. Grand-père, si tu me lis, sache que je ne suis pas ingénieur en aéronautique, je n’ai pas apporté ma pierre à l’histoire en luttant contre les nazis, je me contente de plus que d’un bonbon quand je prends le train, mais j’ai conçu mon propre vaisseau spatial, j’ai composé une musique inspirée de la marche impériale et j’ai par plusieurs reprise meulé le groin de Hitler. Le tout dans l’indifférence la plus totale.



Le point de vue de César Ramos :
Un oiseau rare qui ne mettra pas votre bourse en péril pour autant