Patrick Roy lives.
Mario Tennis
Nintendo - 1995
C'est ta mère que je raquette par EcstazY

Extras : Musique - Manuel TXT - Manuel PDF
Mario Tennis ? Un jeu de Tennis dans l’univers de Mario sur Virtual Boy… Ça fait rêver. Pas autant que cette femme de petites mœurs que j’ai rencontrée à Kuala Lumpur il y a de cela deux semaines, mais elle m’aura donné le tournis, puis la nausée, comme un vrai Virtual Boy… Avant toute chose, mise au point personnelle sur le tennis. Sincèrement, à part four players tennis sur NES (oui, je connais mes classiques), je n’aime pas particulièrement ça sur console. Mais l’idée follement excitante de jouer en 3D a été trop forte. Et donc j’ai craqué. Et en bon webmaster qui fait une crise de critiques compulsives inutiles autant que mauvaises, je vous livre ici le dépouillement de la bête.



Bon, je ne ferais pas l’insulte de vous rappeler les règles du tennis. Déjà parce que si vous ne les connaissez pas, vous être un bon tâcheron, et secundo parce que ca me fait braire de détailler. « Donc on va jouer au tennis ». On va donc soit faire des matchs de rencontre, pour la poilade, soit faire le championnat Nintendo, le tout en simple ou en double. Oui, ça fait rêver… Sentez-vous le souffle chaud du sport qui lèche votre visage buriné par les trop longues journées d’entraînement ? Moi non plus. Je vais abattre tout de suite la carte du championnat, car ce n’est autre qu’une suite ordonnée de matchs simples, donc on oublie direct.



Ah le match simple. Tous les grands fans de Roland Garros vous le diront, le sport c’est 80% de supporters. Je me faisais déjà une joie d’entendre la foule applaudissant Yoshi à coup de « SHHHHHH ! » (bruit d’une foule dans un vrai jeu oldies), lançant l’ambiance à grand renfort de fleurs et petites culottes… Naïf, j’ai donc sélectionné Yoshi, dans l’espoir de voir cette fameuse pièce de lingerie fine voler en 3D vers mon œil gauche (magie du Virtual Boy). Paf, direct, le service est pour le dinosaure. Et là, c’est le drame.



Là encore, les grands fans de tennis sur console le savent : le service, c’est pénible. Là, effectivement, ça l’est. Je perds mon set sans toucher la balle une seule fois, comme un loser, a essayer d’entendre le « poc » de la victoire, celui de la raquette qui touche la balle. Mais non, les larmes ne monteront pas, si ce n’est de rage. Et pleurez dans un Virtual boy pour voir…



Second set. La pression est palpable. Toad, au bout du court d’en face se fout bien de ma poire. Il me regarde de son œil torve, faisant tournoyer la balle dans ses mains genre « tu vas voir pourquoi Hiroshima a disparu de la carte ». J’ai très peur. Mes trois doigts pleins de griffes agrippent ardemment la crosse scotchée de ma raquette premier prix. Je dois récupérer une balle, pour mon honneur et ma santé mentale. J’ai bien évidemment mis de côté cette histoire de petite culotte qui vole, je n’en suis plus là. Et la balle est frappée.



Elle passe comme un escargot arthritique. A deux millimètres de ma raquette, dans un doux feulement, comme celui d’une femme après l’extase suprême (on est dans une critique, vous ne me connaissez pas, je peux raconter n’importe quoi). Ça y est. En plus d’être un manchot du service, Yoshi est atteint du syndrome dit « de la raquette percée ». Donnez-moi un grog, que je reprenne mes esprits…



Les sets s’enchaînent. Comme vous l’avez compris, je prends roustes sur roustes. Logique ; En même temps j’ai parfois l’impression de faire du badminton tellement mon jeu est fluide et aéré. La raquette brasse l’air, je ne vois même pas les balles qui foncent pourtant pleine balle vers mes yeux larmoyant de rage.



Et puis on s’acharne. On donne tout. Le début de la rédemption arrive par une première balle touchée. Ce jour là, c’est la fête. On va acheter soit même une petite culotte pour sa la jeter soi même au visage, car non, on n’a pas oublié son rêve primitif. Puis on les rattrape toutes, et puis on défonce Toad, a lui faire avaler son chapeau par derrière (je vous laisse réfléchir deux minutes sur cette scène particulièrement abstraite).



Lorsque l’on comprend enfin le mécanisme vil de ce jeu, on se demande alors pourquoi on s’est acharné comme ça ? Par dégoût de l’échec peut-être ? Parce que oui, sans cette explication, on ne peut pas se l’expliquer. Mario Tennis est particulièrement fade. Le gameplay est bon, même si comme vous l’avez compris il demande un coup de main (un gros coup de pied au cul pour s’en faire une pantoufle serait plus appropriée). La musique n’est pas présente. On a droit à une daube immonde, un truc qui tourne en boucle et qui rend fou. Sur une machine dotée d’un telle organe, qu’elle gâchis de ne pas s’en servir (oui, elles disent toutes ça).



Et l’ambiance ? Rien. Pas de public. Vous relevez la tête de votre machine, toujours avec votre petite culotte sur le crâne (mais si, celle de deux paragraphes au dessus) et vous la rangez au placard, au milieu des vôtres. Non, définitivement, vous ne serez pas salué par la foule en liesse. Le court de tennis est planté là, au milieu du néant. On dirait un avant goût de l’enfer, avec rien. Comme si on avait tué quelqu’un avec une raquette et qu’en punition on était condamné à jouer un match avec une raquette percée sur un court au milieu du vide. Et ça, ça… C’est effrayant.



L’ambiance est donc à chier, la musique inexistante, la maniabilité bonne mais peu évidente de base… Et oui, il n’y a pas grand-chose à sauver. Le fait d’avoir des personnages Nintendo dedans ne peut rien non plus. Que viennent faire Donkey, Luigi, Mario, la princesse, Toad et autres en enfer ? Ont-ils tous tués quelqu’un à coup de raquette ? Je ne veux le croire. Au final c'est un jeu qui s’annonçait étonnant. Oui, pour moi un jeu de tennis en 3D c’est étonnant. Mais non. Il manque de tout. On dirait une bêta publiée sans faire exprès. C’est très dommage. Pour ne pas complètement décrier le tout, il faut trouver une cible à ce jeu. Peut-être simplement les bouddhistes joueurs de Virtual Boy, pour qui la notion d’enfer est abstraite, le tout dans un environnement zen. Sinon je ne vois pas.
Le point de vue de César Ramos :
Un gros classique du Virtual Boy de chez Nintendo, donc très courant, et pas cher.